"> Mark Lanegan - Blues Funeral - Indiepoprock

Blues Funeral


Un album de sorti en chez .

Le précédent disque de Lanegan, "Bubblegum", n’avait déjà rien à voir si on se réfère à la définition de la « bubblegum music ». Il en presque de même en ce qui concerne "Blues Funeral" dans la mesure où l’album n’a rien à voir avec le blues musicalement, mais véhicule, tout au long de ses douze titres […]

Le précédent disque de Lanegan, "Bubblegum", n’avait déjà rien à voir si on se réfère à la définition de la « bubblegum music ». Il en presque de même en ce qui concerne "Blues Funeral" dans la mesure où l’album n’a rien à voir avec le blues musicalement, mais véhicule, tout au long de ses douze titres une atmosphère plus que funéraire, mortifère par endroits. Il est notable, à cet égard, qu’à l’inverse de la plupart des artistes débarrassés du carcan de ce que faire partie d’un groupe put représenter, le chanteur continue de se nourrir d’obsessions claustrophobiques et névrotiques alors qu’on a souvent, dans une circonstance similaire, tendance à parler de libération ou d’épanouissement. "Blues Funeral" va donc s’avérer être une nouvelle plongée des des arcanes où le gris côtoie le noir et où même un air de danse (Ode To Sad Disco) va, lui, ne pas faire mentir son titre et délivrer, sur une rythmique électro, un climat de désenchantement plutôt que cet hédonisme propre aux « dance-floors ».

Posé ce postulat, il ne fait pas pour autant parler de rituel ; Lannegan se trouve aujourd’hui dans une situation propre à plus d’ambitions. Sa voix est devenue encore plus grave, comme enfumée et son phrasé semble se fondre à merveille avec les circonvolutions de titres aussi révélateurs que The Gravedigger’s Song ou Gray Goes Black. Sur ces élégies (St Louis Elegy) le vocaliste est capable alors de broder des litanies presque « bluesy » justement dans des complaintes comme Bleeding Muddy Water ou Phantasmagoria Blues. Il est, en outre, même capable d’ exercer ses talents de rocker comme sur un Riot In My House d’où émerge la guitare de Josh Homme ou le tétanique et tétanifiant Quiver Syndrome. Un grain de voix plus profond, exerçant alors un plus grand pouvoir de menace, l’exemplaire Leviathan, profonde avancée mortuaire, il est aisé alors de se couler dans le monde de l’aliénation :les merveilleux et entraînants arpèges de guitare sur Harborview Hospital repris plus loin par une implacable incursion dans le le royaume des années 80 façon Stranglers sur Tiny Grain Of Truth. L’univers poétique de Lannegan est donc toujours là ; simplement, il n’est plus auréolé de ce folk blues qui était la pierre angulaire de Screaming Trees.

Finalement, en s’extrayant de son groupe initial, le chanteur a accompli un affranchissement plus que fondamental dans la mesure où il résonne aujourd’hui musicalement plutôt que thématiquement. Sans perdre de sa vision, Lanegan explore alors des territoires mélodiques inusités pour lui ; c’est la marque des véritables artistes que de savoir évoluer tout en ne se fourvoyant pas dans des démarches contre nature. Et "Blues Funeral" en apporte une nouvelle fois la preuve !

Chroniqueur

Tracklist

  1. The Gravedigger's Song
  2. Bleeding Muddy Water
  3. Gray Goes Black
  4. St Louis Elegy
  5. Riot In My House
  6. Ode to Sad Disco
  7. Phantasmagoria Blues
  8. Quiver Syndrome
  9. Harborview Hospital
  10. Leviathan
  11. Deep Black Vanishing Train
  12. Tiny Grain of Truth