Elevé aux accords stoniens et à la rage zeppelienne, maturé quelques années dans les pubs londoniens, Medi a tous les atouts pour prendre l’étendard français du rock tendance seventies. Riffs efficaces, rythmiques plaquées or, des morceaux à claquer dans les mains, sans oublier l’allure chic et mod qui va avec? Bref, ce power trio du […]

Elevé aux accords stoniens et à la rage zeppelienne, maturé quelques années dans les pubs londoniens, Medi a tous les atouts pour prendre l’étendard français du rock tendance seventies. Riffs efficaces, rythmiques plaquées or, des morceaux à claquer dans les mains, sans oublier l’allure chic et mod qui va avec? Bref, ce power trio du Sud de la France assume ouvertement des origines d’Outre-Manche (ses excellentes reprises des Who et des Kinks le confirment). Sa prestation en première partie de Wraygunn au Nouveau Casino nous avait mis en haleine et la sortie de ce premier album était attendue.

Le premier titre, Yeah yeah, annonce un album intense, rock?n’roll et énergique. Malheureusement, la suite est moins réjouissante et on comprend rapidement pourquoi ce morceau est le tube porte parole (clippé et plébiscité). Le reste de l’album a une toute autre couleur, tanguant entre des ballades folk aux traits grossis (Tears to cry, le geignard Dreamer Awake, le mièvre Black Hole Day) et des titres rock étouffés dans l’?uf (Monday boy, Where the suns goes). Pourquoi ce mixage si lisse ? Ce chant forcé, loin de ses capacités ? Medi se serait-il fait piéger par Dave Stewart ? C?est à craindre? Même si l’ancien d’Eurythmics a été plusieurs fois primé pour ses talents de producteur, on peut douter de certains de ses travaux. En tous cas, il y a forcément une explication à ce gâchis, triste blanchiment des bonnes intentions du groupe. Promis à une bien meilleure destinée, le travail de Medi pâtit d’une production fade, desservant les compositions, et à l’opposé de l’esprit live revendiqué par le groupe.

On le sait, les belles aventures commencent souvent par une rencontre inattendue entre de jeunes talents et de vieux briscards. Medi, lui, n’a certainement pas fait la bonne et il faut espérer qu?il arrivera vite à se détacher de ce travail étriqué, car ce premier opus risque de finir dans les juke-box de quelques restos routiers. Répétons le, Medi a tous les atouts pour prendre l’étendard français du rock tendance seventies. Il lui reste à enregistrer un album à sa taille. C?est du moins tout ce qu?on lui souhaite. En attendant, on peut se consoler en l’écoutant sur scène?

• Publication 286 vues1 septembre 2006
• Tags Medi and the Medicine ShowExclaim
• Partagez cet article