Etonnant à quel point ce nouvel album de Mercury Rev fut annoncé comme un événement. Pourtant l?effet de surprise s?est définitivement estompé depuis le sortie de « All is dream » en 2001, d?autant que nous excluons ici les fans de l?époque bruyante (avec le fantasque chanteur David Baker), peut-être trop négligée. « The Secret Migration » possède tous […]
Etonnant à quel point ce nouvel album de Mercury Rev fut annoncé comme un événement. Pourtant l?effet de surprise s?est définitivement estompé depuis le sortie de « All is dream » en 2001, d?autant que nous excluons ici les fans de l?époque bruyante (avec le fantasque chanteur David Baker), peut-être trop négligée.
« The Secret Migration » possède tous les aspects d?une caricature, ici déclinée jusqu?à l?excès. Le côté rococo/féérique prend ici des parures assez laides, à l?instar de la pochette que l?on croirait copiée à partir d?une vieille édition d?un mauvais recueil de nouvelles d?heroic-fantasy édité chez J?ai Lu en 1970? Les titres des chansons sont du même acabit : « Black forest », « In the wilderness »? Faut il voir là une influence des Catskill Mountains, le lieu isolé où les Américains composèrent et enregistrèrent ce disque ? Un peu lourdingue en comparaison du mystère subtil qui parcourt « Deserter?s Songs », l’album qui les révéla au grand public et marqua une étape dans leur carrière.
La musique de cette migration secrète n?est pas foncièrement mauvaise mais déçoit elle aussi par manque de renouvellement. Toujours produit par leur ex-bassiste Dave Friedmann, ce sont les chansons même et non leur ornementation qui nous laissent sur notre faim. Les compositions sont toutes empruntes du même caractère paisible, sans déflagration intempestive. Les pianos et clochettes sont tous plus présents que la guitare parcimonieuse et à l?économie de Grasshopper, le guitariste aux lunettes noires. Jonathan Donahue possède toujours cette voix haut perchée, davantage maîtrisée ici mais qui n?émeut plus.
Ce qui réussissait tant à Mercury Rev, c?était l?hiver, ce repli sur soi, ce coté chanson de Noël à la fois espiègle et salie. Pourquoi s?assagissent-ils à ce point ? Un peu de blizzard ne ferait pas de mal à la bande de Donahue.
- Publication 524 vues22 mars 2005
- Tags Mercury RevV2 Music
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