Mondkopf

Le futur de la musique électronique francaise, c'est lui.

A notre époque, la musique électronique n’est pas super excitante, sauf pour celui qui prend la peine de chercher les pépites. Il faut bien dire qu’entre le revival disco qui commence à lasser et l’EDM de stade qui abrutit les foules, on n’est pas gâtés.

Heureusement, certains artistes ne font aucune concession. Et c’est le cas de Paul Régimbeau (aka Mondkopf). Après un 3ème album déjà très bon, la création de son propre label (In Paradisum) qui n’en finit pas d’étonner par sa radicalité et l’organisation de soirées énormes qui décrassent les oreilles, voici « Hadès » qui est, ne tournons pas autour du pot, une petite tuerie.

Hadès I plante le décor : le voyage va être lourd, suffocant. On entend déjà les trompettes de la mort au loin. Suivent des pistes où, sous le poids des déflagrations, notre corps se plie (Cause & Cure, Immolate). Le rythme s’accélère, la respiration, elle, se fait de plus en plus difficilement et puis, d’un coup, le calme. Sonnés, on écoute Here Come The Whispers comme une bouffée d’oxygène.

Mais Hadès II nous ramène à la réalité, les trompettes sont toujours là. Mondkopf n’en a pas fini avec nous. Tel un courant électrique léger, Absences réveille notre corps endolori mais The Stars Are Falling et ses beats lourds nous assomment à nouveau. A même le sol, la tête dans les cendres, il ne nous reste plus qu’une échappatoire, la mort ! Le très bien nommé We Watched The End nous donne cela, enfin, les quelques notes de piano salvatrices sur la fin nous font entrevoir l’espoir d’une fin. Quelques secondes de silence … Puis Hadès III et le retour des trompettes réduisent à néant ce mince espoir. Tout est vague, mais on réalise finalement que ce ne sont pas les trompettes de la mort, car en enfer, la mort n’existe pas. Et tel Melmoth, nous sommes voués à errer indéfiniment …

Ceci est un ressenti de l’album, mais chacun peut y voir quelque chose de différent. Donc prenez votre casque, indispensable à toute bonne écoute, pressez play et voyagez … si vous osez.