Loin de l’incarnation du mal dans les aventures de Sherlock Holmes signées Conan Doyle, loin de l’Angleterre auxquelles celles-ci sont définitivement associées, c’est plutôt de chaque côté de l’Atlantique qu’il faut aller chercher la fine équipe de Moriarty, un groupe si atypique qu’il a été signé par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff qui se cachent […]
Loin de l’incarnation du mal dans les aventures de Sherlock Holmes signées Conan Doyle, loin de l’Angleterre auxquelles celles-ci sont définitivement associées, c’est plutôt de chaque côté de l’Atlantique qu’il faut aller chercher la fine équipe de Moriarty, un groupe si atypique qu’il a été signé par Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff qui se cachent (pour rappel) derrière les Deschiens… dont les jappements ne sont jamais bien loin.
Moriarty, c’est quatre musiciens et une chanteuse généreuse que l’on dit frères (comme les Ramones…) et qui tiennent fièrement une sorte de petit cabaret folk perdu en forêt, qui s’épanouit sous le regard bienveillant d’un sanglier ou d’une biche empaillée. Tom, Arthur, Zim et Charles (mieux que les Dalton), entre harmonica, banjo, dobro et contrebasse, développent des mélodies à l’acoustique chaude entre country, blues, folk et quelques bricolages qui ne sont pas sans rappeler l’univers décalé de Tom Waits.
Comptines absurdes, ballades soyeuses, joyeuse mélancolie, Rosemary est une diva au visage pâle que les bisons célèbrent pourtant comme l’une des leurs. Elle est cette femme venue par-delà du Grand Canyon pour leur murmurer d’une voix sûre le soir venu, les exploits qu’ils vont accomplir, les plaines qu’il reste à parcourir. Elle est l’exil, la course sans fin, le sentiment de n’être nulle part chez soi et pourtant est aussi ce qui unit la famille, elle rassure, elle est force, elle est caractère, elle est identité.
Moriarty aime à entretenir les mystères (de l’Ouest). Posez une question et vous obtenez cinq réponses différentes, vous perdant un peu plus… Le passé rejoint le présent, à moins que cela ne soit le futur, les fractures sont palpables. Le temps s’y évapore comme dans un film de Lynch.
Un grand voyage, une lettre d’amour qui traîne au fond d’une malle depuis la guerre, des instants de fantaisie que l’on protège, un paravent rouge, un éventail que tient une grande dame, des rires dont on se souvient avec un peu de nostalgie : Moriarty est ce que l’on souhaite y voir, ce que l’on a besoin de trouver. Un plaisir simple, élégant… que l’on veut partager !
- Publication 744 vues13 novembre 2007
- Tags MoriartyDeschamps & Makeïeff
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Tracklist
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- Lovelinesse
- Private Lily
- Motel
- Animals Can't Laugh
- (...)
- Cottonflower
- Whiteman's Ballad
- Tagono-Ura
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