Il y a sans doute un malentendu au sujet de Motion City Soundtrack. Le groupe de Minneapolis trimbale une réputation de quatuor emo prompt à émouvoir les collégiennes ; une sorte de My Chemical Romance nanti d’un chanteur charismatique et de bonnes chansons pop sans prétention. Et pourtant l’écoute des deux premiers albums de MCS convainc. On y […]

Il y a sans doute un malentendu au sujet de Motion City Soundtrack. Le groupe de Minneapolis trimbale une réputation de quatuor emo prompt à émouvoir les collégiennes ; une sorte de My Chemical Romance nanti d’un chanteur charismatique et de bonnes chansons pop sans prétention. Et pourtant l’écoute des deux premiers albums de MCS convainc. On y oscille entre pop songs moogifiées et chansons ultra efficaces comme Everything Is Allright ou The Future Freaks Me Out.

"Even If It Kills Me", leur troisième album, se devait de marquer une étape supplémentaire dans cette ascension. Justin Pierre et ses acolytes ont fait appel à la crème des producteurs de pop américaine à grosse guitare : Adam Shlesinger (Fountains of Wayne), Eli Janney (Girls vs Boys) et Ric Ocasek (Cars, Weezer). Les deux premiers ont bossé sur les mêmes morceaux et la patte Fountains of Wayne y est immédiatement reconnaissable. Comme d’habitude, Ocasek, lui, ne s’est pas foulé : le single This Is For Real fonctionne ; on ne lui en demande pas plus, mais l’album aurait sans doute gagné à n’être dirigé que par Shlesinger et Janney.

La seule surprise est ce morceau au piano, incursion dans un domaine où MCS ne convainc guère. Le reste oscille entre rafales de trois minutes rehaussées de claviers qui rappellent heureusement bien plus The Get-Up Kids que ces zombies de Rentals et chansons mid-tempo dans lesquelles le groupe excelle depuis peu. Hello Helicopter, Even If Kills Me ou la face B The Worst Part, par exemple, semblent pointer la direction vers laquelle MCS tend à se diriger. Rien de bien nouveau dans les paroles de Justin Pierre, même si ses textes prennent une autre saveur depuis que le chanteur a révélé son addiction à l’alcool.

"Even If It Kills Me" est loin d’être une déception, mais il ne représente pas la grosse marche que Motion City Soundtrack semblait sur le point de grimper : la prise de risque y est trop calculée. Le song-writing et l’énergie restent excellents, mais il manque encore ce petit plus (ce piercing sur le téton, pour faire dans la métaphore punk) qui aurait fait d’"Even If It Kills Me" un grand disque. On se contentera de cet album réussi, mais pas assez, en attendant le quatrième. Motion City Soundtrack en a encore sous le coude, c’est certain.

• Publication 377 vues8 novembre 2007
• Tags Motion City SoundtrackEpitaph
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