"> My Bloody Valentine - Loveless - Indiepoprock

Loveless


Un album de sorti en chez .

9

On s’est longtemps demandé ce qui avait bien pu se passer dans la tête de Kevin Shields lorsqu’il a réalisé « Loveless » ? L’enregistrement de l’album a duré près de trois ans, avec vingt studios différents, et on ne compte plus le nombre de producteurs qui se sont associés au projet pour arriver au résultat que […]

On s’est longtemps demandé ce qui avait bien pu se passer dans la tête de Kevin Shields lorsqu’il a réalisé « Loveless » ? L’enregistrement de l’album a duré près de trois ans, avec vingt studios différents, et on ne compte plus le nombre de producteurs qui se sont associés au projet pour arriver au résultat que l’on connaît. Dix-sept ans après sa sortie, « Loveless » continue de nous fasciner par ces nappes bruitistes et cotonneuses, et constitue le chef d’œuvre d’un groupe qui a su utiliser au mieux le studio comme un instrument à part entière, façonnant ainsi un son unique, quitte à s’y perdre dans le processus de création.

Difficile d’entrer dans « Loveless », l’abrasif Only Shallow fait office de superbe introduction dans cet univers de noisy pop, avant que My Bloody Valentine n’enchaine avec trois titres particulièrement tordus. On se sera perdu maintes fois dans ses dédales labyrinthiques noisy … Telle une chape de plomb, la noirceur des magistraux Loomer et To Here Knows When, nous écrase sous une masse de distorsion, dont seule émerge la superbe voix éthérée de Bilinda Butcher. Entre ces deux titres l’auditeur aura été assourdi par Touched, curieux morceaux réalisé par Colm O’Closoig, évoquant une sorte de chant de baleines plaintives. Preuve que My Bloody Valentine n’est pas entièrement la créature monstrueuse de Kevin Shields, mais bien un groupe fonctionnant avec quelques élans démocratiques.

Et c’est à la deuxième moitié de « Loveless » que My Bloody Valentine enchaine quelques magnifiques morceaux de shoegazing avec When You Sleep, I Only Said, Come In Alone, What You Want. Soutenu par une section rythmique irréprochable, Bilinda Butcher et Kevin Shields saturent leur morceau de guitares miaulantes, tout en chantant d’une voix évanescente et lointaine. Une petite phrase de synthé, noyé sous les nappes de bruit, vient apporter un supplément de mélodie. En guise de conclusion, Soon, assurément le plus beau morceau de l’album, est un mariage réussi entre électro-pop et déluge sonore noisy. Les superlatifs nous manquent encore pour décrire comment ces sept minutes sonnent de façon toujours aussi moderne des années après sa sortie.

Véritable secousse sismique indie, « Loveless » transformera Kevin Shields en une sorte de Brian Wilson du Shoegazing. Enfermé dans son studio, il ne sortira de son mutisme que pour collaborer avec quelques groupes (Primal Scream, Dinosaur Jr, Patti Smith). Les autres membres de My Bloody Valentine l’on finalement rejoint en 2008 pour quelques concerts. La suite est encore incertaine …

Chroniqueur

Tracklist

  1. Only Shallow
  2. Loomer
  3. Touched
  4. To Here Knows When
  5. When You Sleep
  6. I Only Said
  7. Come in Alone
  8. Sometimes
  9. Blown a Wish
  10. What You Want
  11. Soon

La disco de My Bloody Valentine