Nadine Shah

Alors que revoilà une nouvelle reine de l'indé. Nadine Shah ou l'indie ostentatoire...

Nadine Shah nous était jusque-là inconnue, et on se demande encore comment cela a pu être possible tant la chanteuse synthétise nombre de critères classiques du rock indépendant. Charisme magnétique, production léchée, compositions très intérieures et douces comme de la bonne pop, tout cela lié par une voix gutturale identifiable entre mille.

Imaginez un peu, un mélange de l’Interpol des débuts, de PJ Harvey période « Let England Shake », interprété avec le magnétisme d’Anna Calvi. Oui, un « supergroupe » indé à elle seule la p’tite dame!

Hormis cette fabuleuse voix enveloppante, à la manière d’une Liza Fraser grave, sur « Fast Food » le plateau est agrémenté de burgers sauce post-punk, au coleslaw léger comme la fragilité de la cold-wave, pas de frites par contre, trop salées… Comme un snapshot de la descendance artistique de Ian Curtis, l’album, sans surprendre, ravira le public averti et nous en faisons partie !

Malheureusement, le retour de bâton n’est pas loin : après quelques écoutes, le temps de s’habituer à ce magnifique organe vocal et de savourer tous ces rappels à nos styles de prédilection, on décroche inexorablement. De fait, les premières expériences nous ont fait nous dire de « Fast Food », « wouuuuahhh celui-là, il va tourner pendant un moment sur la platine ». Au final il était grand temps de le chroniquer, son problème étant que la majeure partie des sensations qu’il apporte ne font que nous rappeler les compulsions auditives qui ont jalonné notre vie.

Attention, n’oublions pas que l’on parle d’une artiste qui commence. Disons que, pour le moment, Nadine Shah peine à s’affranchir de ses influences pour nous livrer un peu plus d’elle-même. Mais quand on chante aussi bien sur une musique d’une telle qualité, on a le droit à un peu de patience du public…

S’il ne devait en rester qu’un titre : The Gin One.