"> Narrow Terence - Low Voice Conversation - Indiepoprock

Low Voice Conversation


Un album de sorti en chez .

Cette conversation à voix basse nous permet de nous lier d’intimité avec l’ombrageux Narrow Terence, curieux personnage aux allures fripées de pilier de bar à l’ancienne (ces bars où la fumée avait encore droit de cité)… Derrière ce patronyme aux consonances anglophones se cache en fait un quatuor de multi-instrumentistes, et surtout l’une des plus […]

Cette conversation à voix basse nous permet de nous lier d’intimité avec l’ombrageux Narrow Terence, curieux personnage aux allures fripées de pilier de bar à l’ancienne (ces bars où la fumée avait encore droit de cité)… Derrière ce patronyme aux consonances anglophones se cache en fait un quatuor de multi-instrumentistes, et surtout l’une des plus stimulantes découvertes hexagonales de ces derniers mois.

Narrow Terence cultive un art de l’élégance déglinguée qui rappelle immédiatement un certain Tom – Waits ou Barman, selon l’humeur, selon la chanson. Le groupe couvre plusieurs domaines (pop-folk légèrement teinté de blues, rock lent et teinté de psychédélisme sur The Art Loft Gig…), mais parvient à conserver une unité de ton, un style, qui surprennent pour un premier album.

Evidemment, les références sont parfois trop évidentes ; ce murmure rauque sur Sin Sisters, c’est bien celui qu’on retrouve chez dEUS, et un test ADN sur ces gueulantes éraillées sur Odd Jerry’s Parade nous indiquerait à coup sûr un patrimoine génétique largement partagé avec Tom Waits. Mais on pardonne d’autant plus facilement ces quelques accès de mimétisme que Narrow Terence les masque par des mélodies uniformément séduisantes. Instrumentalement, on retrouve qui plus est la même classe, avec des accompagnements riches et délicatement ouvragés (arpèges de guitare, violons, glockenspiel).

Si les morceaux plus enlevés accrochent immédiatement l’oreille, le morceau-titre, avec ses couplets cafardeux qu’on goberait facilement comme autant de cachets de Doliprane un matin de gueule de bois, montre également combien Narrow Terence peut se montrer à son aise sur des ambiances plus en retrait ; Misery enfonce le clou, porté par les longs sanglots de violons automnaux qui, est-il besoin de le rappeler, bercent nos cœurs d’une langueur monotone. Si La Fille Japonaise semble un peu perdue, pas vraiment à sa place parmi les autres chansons, le long final d’In Soot clôt cette conversation sur une note aérienne splendide.

Ce très attachant premier album n’a pas encore réellement reçu l’accueil qu’il mériterait. Il n’est pas trop tard pour bien faire : découvrez vite Narrow Terence, ce groupe en vaut la peine.

Chroniqueur

La disco de Narrow Terence