Quelques 15 minutes de plus et ce Nina Nastasia aurait pu dépasser l’occasionnelle chanteuse folk indépendante dans mon lecteur (Neko Case, Cat Power dernièrement). Non, je n’ai pas beaucoup de sensibilité pour tout ce qui touche au folklore, à la chanson de guitare acoustique étendue sur tout un album, mais quand quelqu’un décide de s’entourer […]

Quelques 15 minutes de plus et ce Nina Nastasia aurait pu dépasser l’occasionnelle chanteuse folk indépendante dans mon lecteur (Neko Case, Cat Power dernièrement). Non, je n’ai pas beaucoup de sensibilité pour tout ce qui touche au folklore, à la chanson de guitare acoustique étendue sur tout un album, mais quand quelqu’un décide de s’entourer un peu, ça peut devenir intéressant. Nina Nastasia savoure la batterie sac-à-surprises de Jim White (Dirty Three), le violoncelle à tendance néoclassique de Stephen Day, la guitare électrique, le banjo de Gerry Leonard et le piano délicatement effleuré au passage (et l’accordéon) de Joshua Carlebach.
Run To Ruin pondére chaque note avec une sorte de fatigue aigue. On voit une Nina Nastasia en sueurs lors d’une canicule d’été. On l’a sent prête à partir de ces lieux malsains sur I Say That I Will Go. On croirait qu’elle rêve au Brésil sur Regrets. Est-ce une fabulation sur Superstar ou une sérénité inventée? Les plaisirs de la chair calment l’esprit sur The Body? Dans cette chaleur, les musiciens qui l’entoure forment l’illusion d’un environnement tout aussi miné par l’humidité : « Mais, c’est qu’il n’y a même pas de vent! ». Vous avez compris, Steve Albini est encore le gars derrière le mixeur, celui qui déteste l’aération sonore. Son habituel mixage claustrophobique est de plus en plus au service de musiques plus calmes depuis quelques années.
Maintenant, si seulement Run To Ruin n’était pas aussi court (31 minutes) que cette critique!

• Publication 486 vues15 août 2003
• Tags Nina NastasiaTouch & Go
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