Oboken

Comme le dit si bien le slogan imprimé sur les paquets de jambon Herta : « Ne passons pas à côté des choses simples ». Et bien je trouve que cette philosophie se rapproche fortement de la vision des choses du duo français de Oboken, vision qu?ils nous font partager tout en grâce depuis maintenant trois albums. Deux ans après la sortie du suave « Peace Of Mind », ils reviennent avec une nouvelle ?uvre riche de quatorze compositions.

Pour faire la comparaison avec son prédécesseur, « Except you » donne l?image d?un album moins abstractif. La voix de Philippe Saucourt est redevenue proéminente et les morceaux sont moins emprunts à l?improvisation, la qualité quant à elle reste avantageusement la même. Le principe demeure également le même, à savoir une mise à nu brute et clairvoyante de la vie par l?entremise d?une musique à tendance acoustique vaporeuse renchérie par des textes gorgés d?un lyrisme toujours aussi délicat. C?est « Overture » qui inaugure l’album et donne aussitôt le ton. Excursion acoustique qui aurait pu résulter de la rencontre conjuguée du folk inspiré de Nick Drake et de l?ambiant lunaire d?un Howard Hello, c?est le début d?un face à face très intime et charmeur avec un disque qui une fois entré en vous ne cesse de monter en puissance. Folk lo-fi souvent recouvert d?une fine enveloppe d?électronique et de mélodies de piano, l?instrumentation est, comme on peut le constater, toujours aussi soignée. Coup de c?ur pour « Good Pupil » : beau, sobre et puissant à la fois du Oboken dans toute sa splendeur.

Au pays des métaphores, « Except you » pourrait s?apparenter à un album photo, chaque chanson équivaudrait à une photographie, un instant dont le feuilletage naïf nous replongerait au plus profond de nos souvenirs passés, présents et futurs. « Mi-brut, mi-errant », Oboken, la force tranquille en définitive?