"> Opposite Sex - Hamlet - Indiepoprock

Hamlet


Un album de sorti en chez .

9

Beauté, expérimentations et profondeur, rendre empathique à coup d'agressions douces acides, Opposite Sex se fend d'un sublime bijou de contrastes qui s'attirent.

Opposite Sex nous avait gratifiés, en toute discrétion, d’un premier album éponyme en 2011 somme toute décousu mais empli d’énergie et vertement addictif. On pouvait percevoir l’importance de la production pour que l’album en question ne devienne pas qu’un « joyeux foutoir ».

Les Néo-Zélandais nous reviennent en août 2015, quelques semaines avant la grand-messe de l’ovalie internationale, avec ce « Hamlet », accompagné d’une crainte légitime quant à notre introduction et le fait qu’il soit auto produit. Ces doutes de façade, plus liés à l’oeil grognard du critique, s’estompent à la magie des premières secondes. En libérant leurs énergies, sans autre contrainte que la propre alchimie des trois compères, « Hamlet » va plus loin que son prédécesseur que ce soit en terme d’originalité ou de densité.

Tout d’abord subsiste du premier effort, la guitare et son jeu si décalé, déstructuré. S’adonnant bien plus franchement aux sonorités noise, la six cordes reste campée dans une expression déstabilisante et pourtant parfaitement intégrée au grand cirque habitant les compositions. Malgré une tonalité très acide, l’instrument participe à la fluidité générale de l’album, élément frappant de ce nouvel opus.

En dehors de notre amie à cordes, interviennent violons piano batterie et chant bien entendu. Tous sont autant de chemin sinueux vers la profondeur d’âme de chaque titre. Jamais utilisés comme « bouche-trou » mielleux, ils contrastent, ils brisent certains acquis, certaines attentes de l’auditeur pour le placer à la fois entre inconfort et méditation. Les délires vocaux de Lucy Hunter répondent au violon inquiétant, lui-même, jumeau maléfique du piano plus suave, le tout nappé par le noise de la guitare.

Voilà donc vers quoi c’est libéré l’expression d’Opposite Sex délaissant les quelques facilités d’une pop plus classique pour un bijou difficilement étiquetable, avec des compositions hétéroclites entre elles et en elles-mêmes. « Hamlet » est clairement un superbe exemple de morceaux qui ne s’anticipe pas, on ne peut vraiment s’attendre à la seconde qui suit, bien que les minutes s’étirent. Comment arrivent-ils à garder le fil et à éviter à « Hamlet » de devenir un indigent brûlot expérimental? La facilité nous conduirait à évoquer le talent, nous en resterons au concept de mystère. Quelle qu’en soit la raison Opposite Sex demeure un des plus grands groupes inconnus qu’il m’ait été donné de rencontrer tant par sa personnalité que par la beauté intrinsèque de ses compositions. Longue vie à eux, en espérant qu’un petit coup de pouce à leur célébrité les amène vers nos contrées, aux antipodes. Les antipodes qui résument assez bien leur plume…

S’il ne devait en rester qu’un titre : Long Dead Night.

Webmaster

Tracklist

  1. Supermarket
  2. She Said
  3. Oh Ivy
  4. Complicity
  5. Regicide
  6. Vicarious Life
  7. Tasman's Puke
  8. Long Dead Night

La disco de Opposite Sex

Hamlet9
90%

Hamlet

Opposite Sex9
90%