Paul Jacobs

Libre comme l'air, Paul Jacobs s'affirme et son art prend du poids

Suite à son album labellisé « I Need A Place To Keep My Stuff » le jeune canadien nous livre cet EP de 4 titres en autoproduction. Autant le LP nous avait laissé une impression de pure rage anarchique, autant « Mouldy Love » semble être les prémices d’une identité artistique plus assumée, un début de structuration du propos qui donne plus de profondeur au détriment, forcément, de la fraîcheur.

Plus d’instruments (même une guitare sèche !!!), moins d’effets, et surtout des mélodies bien moins simplistes, voilà en somme ce que cette incartade porte en elle. La voix, comme fil rouge de l’oeuvre de Paul Jacobs, subit par contre elle toujours les mêmes triturations numériques. La folie n’a pas non plus quitté le bonhomme en 2 mois qui séparent l’EP de l’album, elle prend par contre beaucoup plus de relief à la lumière de compositions plus « pop » (toute proportion gardée).

Mouldy Love est donc en 4 titres beaucoup plus variés paradoxalement que l’album qui l’a précédé. Les compositions profitent de nuances jusque-là inexistantes tout en conservant cette folie psychédélique caractéristique. Bien entendu suite au véritable OVNI underground que fut l’album, ce mur de son obsédant, cette ambiance d’anarchie numérique tout en saturation, le début de structure dont fait preuve Mouldy Love semble plus propice à toucher un public plus large, mais fait forcément preuve d’une forme compromission qui le rendra moins unique que « I need A Place To Keep My Stuff ».

Paul Jacobs suit donc son petit chemin en soliste dans l’univers garage psyché, commence à trouver sa propre voie, on rêve qu’il tombe sur le bon producteur, le Steve Albini qui lui permettra de baliser ces pas, loin de ceux des autres.

S’il ne devait en rester qu’un titre: Ocean City.