Paws

Un groupe appelé Paws et signé sur le label FatCat, jolie corrélation ! Mais à quel animal à pattes le groupe pourrait-il bien se référer ? À un gros matou fainéant ? Avec un tel titre d’album, misons sur une horde...

En provenance de Glasgow, le trio écossais composé de Phillip Taylor, Josh Swinney et Matthew Scott sort les griffes et décide de n’en faire qu’à sa tête, livrant un rock infusé de pop nineties comme de punk 2.0. La douzaine de titres qui compose « Youth Culture Forever » fait la part belle aux mélodies soignées mais l’urgence et la précipitation prennent le dessus. On croirait parfois entendre la scène californienne de ces dernières années.

Composé à une période difficile de la vie du chanteur, Phillip Taylor – rappelons que sa mère est morte à l’époque de l’écriture du disque -, il y a malgré tout de l’insouciance qui filtre à travers « Youth Culture Forever », probablement liée à la grosse influence pop-punk qui sévit tout le long du disque, au côté jeune rebelle des banlieues chics de la west coast. Le poil de la bête hérissé, bien sûr.

Le son lo-fi, la basse crasse qui souligne une écriture très basique ponctuée de refrains catchy-mimis (An Honest Romance), la voix éraillée (Give Up) et les chœurs un poil brouillons (Narcissist) y sont bien sûr pour beaucoup. Quant à War Cry, morceau de clôture, il est très révélateur de l’asphyxie dont Paws cherche à échapper : moment d’accalmie, cri exutoire et montée en puissance d’une guitare rageuse et rebelle. Une envolée post-rock réussie.

Petite déferlante dans son genre, Paws s’offre ici l’album d’apprentissage – si ce n’est de la maturité – qu’il cherchait. Comme un kid tiraillé entre l’enfance et l’âge adulte, un môme qui aurait dû grandir trop vite, rattrapé par des responsabilités peu joyeuses.