On avait un peu perdu de vue Peaches ces dernières années. Hype incontestable au début des années 2000, la "performeuse" canadienne a cessé de passionner les foules une fois la vague electroclash retombée. On n’a guère parlé de « Impeach my bush » (2006), d’où une impression de longue absence. Annonçons-le tout de go : ce nouveau […]
On avait un peu perdu de vue Peaches ces dernières années. Hype incontestable au début des années 2000, la "performeuse" canadienne a cessé de passionner les foules une fois la vague electroclash retombée. On n’a guère parlé de « Impeach my bush » (2006), d’où une impression de longue absence.
Annonçons-le tout de go : ce nouveau disque est tout simplement excellent. Les premiers albums, faits de beats entêtants, de riffs accrocheurs, de provoc facile et d’humour au quinzième degré, étaient assez séduisants. Mais le périmètre musical paraissait, somme toute, assez limité, et on pouvait se demander si le "style Peaches" était susceptible d’évoluer. Or, il prend ici une ampleur, une épaisseur inattendues.
Cela ne commence pourtant pas pour le mieux avec Serpentine, qui donne l’impression que Peaches ressasse. Mais sur Talk to me, elle démontre l’étendue de ses capacités vocales, à mi-chemin entre sérieux et parodie de Bonnie Tyler (l’album dans son ensemble a d’ailleurs un petit goût de « back to the 80’s » – en particulier la pochette) ; c’est pop, nerveux, accrocheur, énergique, on entre immédiatement dans le morceau. La suite de l’album regorge de tubes absolus (assortis de vidéos hilarantes) : More, Lose you, I feel Cream…
Alors que ses anciens titres lassaient au bout de deux minutes, les arrangements sont ici passionnants – programmations soignées, envolées de synthétiseurs – et pourtant ça reste fondamentalement pop, immédiat. La production est impeccable – Peaches s’est entourée d’une flopée de producteurs talentueux : Gonzalez bien sûr, mais aussi Simian Mobile Disco, Drums of Death, Digitalism, Soulwax… – les morceaux sont variés mais pas dépareillés, ce qui nous laisse supposer que Peaches, loin de se laisser envahir par ses hôtes, a dirigé les sessions d’une main de fer, comme il se doit accompagnée du fameux gant de velours. Image qui sied particulièrement bien à Peaches, on en conviendra.
- Publication 534 vues12 septembre 2009
- Tags PeachesXL Recordings
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