Scissor Sisters

Question : à quoi ressemble un numéro un des charts britanniques, le disque/groupe in qui fait danser outre-Manche ? Réponse : à George Michael. Bonjour le tue-l’amour, adieu toute forme d’excitation. Oui, à l’écoute de leur dernier album, le neo-romantico-post-rationaliste brillamment nommé Ta-Dah (…enfin bon à la limite), les Scissor Sisters sont le George Michael […]

Question : à quoi ressemble un numéro un des charts britanniques, le disque/groupe in qui fait danser outre-Manche ? Réponse : à George Michael. Bonjour le tue-l’amour, adieu toute forme d’excitation. Oui, à l’écoute de leur dernier album, le neo-romantico-post-rationaliste brillamment nommé Ta-Dah (…enfin bon à la limite), les Scissor Sisters sont le George Michael nouvelle génération, même si la génération en question, tout du moins espérons-le, ne s’en est pas aperçu.

Et pourtant, force est de constater à l’écoute du premier morceau, I Don’t feel Like Dancing, que la disco-pop (et parfois rock) des Scissor Sisters est furieusement entraînante. A tel point que, même si musicalement on n’atteint pas des sommets, on regrette que le groupe ne colle pas plus à ce créneau au long de son dernier album…

Car dès que s’élance She’s My Man, c’est bien à un pastiche (volontaire ou non, on n’en est plus là) de George Michael que nous avons à faire, l’excentricité et le brin d’audace du premier morceau envolés. On a donc affaire à ce que l’on pourrait comparer à un bol de soupe dansante. Le reste de l’album est légèrement un peu au-dessus, mais on est déçu, en particulier après ce « tendancement rétro » premier titre.

Au fur et à mesure que la galette tourne on doit bien se rendre à l’évidence : l’album, plutôt régulier, n’est pas exécrable, mais n’a rien d’exceptionnel non plus. Un certain charme s’en dégage néanmoins, sans aucun doute généré par une nostalgie du kitsch des années disco. On laisse donc les I Can’t Decide, Lights et autres Kiss You Off s’écouler sans que l’oreille s’en irrite, mais on n’en retient rien. Une étrange neutralité émane de titres propres, qui semblent sortis d’une éprouvette à faire danser en club. On écoute, on pense que c’est marrant et pas si mal fichu, ça s’arrête et on oublie totalement. Bien des albums n’en font pas tant, pourrait-on objecter… ce qui n’est pas faux.

Notons au passage que le titre Paul McCartney est une insulte au personnage, ce qui doit être dit. Un album régulier et cohérent au point d’être répétitif, voilà ce qui est au menu. On écoute le disque une fois, on l’oublie, et puis on finit par le ressortir de temps en temps, parce que ça passe un moment après tout. On serait tenté de dire que le rock anglais n’est plus ce qu’il a été, mais s’agit-il réellement de rock ?