Scratch Massive

"Time" est le deuxième album de Scratch Massive, duo de DJ (Maud Geffray et Sébastien Chenut) formé à La Baule. Entourés du groupe sex schön pour la production, ils reviennent quatre ans après "Enemy and Lovers" et une poignée de mix dans divers club, dont le Pulp. Au moment où l’on commence à écouter "Time", un […]

Pourtant dès le premier morceau, Fake Lesbian, l’électro minimaliste de Scratch Massive nous plonge immédiatement dans une ambiance sombre, doublée d’un climat glacial, rappelant les balbutiements de la techno, à l’aube des années 80, lors de l’explosion du Post-Punk et de la New Wave. Sur ce premier titre, les voix sont comme chuchotées, et semblent se répondre sans pouvoir complètement communiquer, accentuant encore plus la relative froideur du disque. Et si parfois une note d’espoir semble survenir, notamment sur le clavier réverbéré lancé en conclusion de Shadows, on finit toujours par replonger dans les ambiances assez Dark du disque. Il en va de même sur le très cold-wave Soleil Noir, qui bien que boosté par une basse lipue, se voit illuminé par des voix lointaines et des nappes de synthétiseurs saturées.

"Time" est aussi constitué de titres dansants et électro-clash : Girls on top est taillé pour les dance-floors, Like You Said réussit à être aussi sensuel que la jaquette du disque, et Danse sonne comme une réminiscence de rave-party. Enfin Scratch Massive tente des collages avec le rock, notamment sur Shining in my vein où des guitares bidouillées, samplées et compressées font leur apparition. Le duo se permet même une superbe reprise de The Cure, Three Imaginary Boys, qui rejoue à perfection la ligne de basse mélodique de Michael Dempsey. Enfin avec Wagon on nage quasiment dans le post-rock, grâce à une montée en puissance reposant sur un petit riff de guitares saturées.

Si les morceaux les plus dansants de "Time" n’apportent pas une grande originalité, ni un grand confort d’écoute, on préfèrera se tourner vers les morceaux les plus ambiants de ce disque, comme Shadows, Soleil Noir, Fake Lesbian ou encore Wagon. Sombres, froids, et nappés d’ambiances navigant entre la cold-wave eighties, et les raves nineties, ces titres du deuxième album de Scratch Massive sont d’indéniables réussites.