"> Shannon Wright - Over the Sun - Indiepoprock

Over the Sun


Un album de sorti en chez .

Une révélation soudaine. Et si l?on tenait entre les mains le dernier album de Shannon Wright ? Le danger est annoncé dès l?ouverture du disque. Quelques notes de flûtes rapidement écrasées sous les coups de la guitare électrique et de la batterie. On le sait maintenant, c?est ce danger qui sera chanté jusqu’à l?épuisement. Shannon […]

Une révélation soudaine.
Et si l?on tenait entre les mains le dernier album de Shannon Wright ?
Le danger est annoncé dès l?ouverture du disque. Quelques notes de flûtes rapidement écrasées sous les coups de la guitare électrique et de la batterie. On le sait maintenant, c?est ce danger qui sera chanté jusqu’à l?épuisement. Shannon Wright pendant 42?17?? va creuser en elle, se mettre à nu, tout donner.

Ce 4ème album, « Over The Sun », donne au mouvement de dépouillement intérieur entamé en 1992 avec « Flight safety » sa forme ultime. Car pour la première fois la musique trouve un élan, un mouvement qui n?est plus structure cyclique (couplet/refrain) forcément mort mais une lancée vivante vers l?avant. La musique file, titube, trébuche mais tient bon. D?où des morceaux comme « Black little stray » s?appuyant sur un gimmick de guitare pour se lancer tête baissée dans un grand huit émotionnelle. Sauf que chez Shannon Wright la fin du circuit ne coïncide pas avec son début mais débouche sur un autre circuit à parcourir, encore et encore. Toujours plus faible mais vivant.
En l?occurrence « You?ll be the death of me » soit en français « Tu me fera damner », chant d?amour désespéré et émotionnellement dangereux. Il ne faudra pas compter sur « Throw a blanket over the sun » pour bénéficier d?un break. Car l?américaine y poursuit la destruction systématique d?elle-même, terminant cette complainte désertique par un « No love is here » difficile.
C?est après ce désert que la guitare va laisser la place au piano pour un des sommets du disque « Avalanche ». C?est sans batterie qu’ « Avalanche » va se laisser dériver, débutant par des moments musicaux merveilleusement mélancoliques mais soudainement noyés par des torrents de notes. Chanson sur ce qui nous file entre les doigts, « Avalanche » restera comme un des joyaux brûlants de cette année, fait de larmes et de sang.

On continue. Voici maintenant « If only we could » et « Plea ». Le rock revient, l?électricité avec. Shannon Wright heurte les cordes de sa guitare, avec cette rythmique musicale qui n?appartient qu?à elle, sature le son dans les aigus. Le son Shannon Wright ? une certaine attaque du son, un déhanchement qui met les nerfs à vifs.
Plus tard, commencera « Birds », dernier morceau et sommet du disque. Dernière frontière avant le vide. Qui d?autre que Shannon Wright peut décrire le désert intérieur de notre époque où toute vie intérieure, religieuse ou amoureuse est implacablement foulée aux pieds, rabotée et simplifiée pour correspondre à des cases sociales, marchandes et culturelles. Et chacun s?y pliant de son plein gré. Il s?agit bien d?un temple où le souffle divin à disparu. Voila ce que Shannon Wright chante, ce combat pour être vivant, cette lutte où l?on s?arrache les membres de désespoir « Where all the birds are breaking there own wings » chante-t-elle.
Vision apocalyptique ce « Birds » a de quoi faire péter la tête tant il stigmatise notre époque sans tragique et sans amour. (La mienne va assez mal depuis.)
Cela a de quoi effrayer tant Shannon Wright donne tout, regardant en plein soleil quitte à en être aveugle.
Et si l?on tenait entre les mains son dernier album ?

Chroniqueur

Tracklist

  1. With Closed Eyes
  2. Portray
  3. Black Little Stray
  4. You'll Be the Death
  5. Throw a Blanket Over the Sun
  6. Avalanche
  7. If Only We Could
  8. Plea
  9. Birds