"> Sleater Kinney - No Cities To Love - Indiepoprock
Sleater-Kinney - No Cities To Love

No Cities To Love


Un album de sorti en chez .

9

On n'y croyait plus mais ça y est, après 9 ans de hiatus, Sleater-Kinney est de retour. Grande nouvelle, c'est comme si elles ne s'étaient jamais séparées.

On avait le droit d’être méfiant après l’annonce du retour de Sleater-Kinney à la sortie d’une séparation, ou du moins d’une très longue pause, de 9 ans : certains albums de retour de récente mémoire nous laissent des souvenirs glacials, la discographie parfaite du groupe mérite de reste immaculée et les autres projets des membres du groupe, qu’ils soient musicaux (White Flag) ou autres (la série télé Portlandia, création de la guitariste Carrie Brownstein) ne méritent pas d’être délaissés pour quelque chose de médiocre. Qu’on se rassure, le retour est complètement réussi et on retrouve le groupe fidèle à lui-même, comme s’il ne nous avait quittés que quelques mois.

Cela ne veut pas dire que « No Cities To Love » ressemble à son prédécesseur ; au contraire c’est probablement celui de toute leur discographie qui ressemble le moins au petit nouveau : là où « The Woods », aussi brillant soit-il, était le plus bruitiste et le moins accueillant des albums du trio, « No Cities To Love » est probablement leur album le plus ouvert et immédiat, mêlant les mélodies entêtantes de « Dig Me Out » à la variété de « One Beat » et la confiance de « All Hands on the Bad One ».

De toute façon, si doute il y a, il est pulvérisé avant d’arriver à la moitié du premier morceau, Price Tag, probablement la chanson rock la plus excitante de ce début d’année. En 3 secondes on se rappelle que Carrie Brownstein peut dégainer un riff phénoménal à tout moment, au bout de 7 c’est la batterie de Janet Weiss qui retentit et on comprend pourquoi c’est l’une des batteuses les plus demandées de la scène US, 20 secondes plus tard il nous revient comme les feulements de Corin Tucket peuvent nous poignarder et nous réchauffer dans la même seconde… et tout ça avant même d’atteindre le fantastique refrain, critique martiale de notre société de consommation.

Le morceau suivant, Fangless, dirige l’album vers une de ses tendances les plus inattendues, une ossature rythmique beaucoup plus dansante qu’à l’accoutumée qui se marie étonnamment bien aux riffs tendus et nerveux du trio, ce qui sera confirmé notamment sur A New Wave et Bury Our Friends. Les sommets de l’album sont nombreux, du final eustatique de Hey Darling au riff torturé de No Anthems jusqu’au magnifique Fade qui clôture l’album sur sa facette la plus tragique et même la paire de morceaux légèrement moins intéressants sont plus riches que la moyenne.

Si Sleater Kinney ne sort pas ici son tout meilleur album (suivant ce que vous préférez chez elle il s’agira de « Dig Me Out », « The Woods » ou « One Beat ») mais signent assurément un retour magistral, maîtrisé de bout en bout tant dans la forme que dans le fond, défendant aussi bien par les paroles que par les actes un féminisme rock’n’roll où l’on peut être rock stars, mères de famille, artistes engagées et personnalités attachantes sans ne rien lâcher en intégrité, féminité ou intensité. Chapeau, mesdames, et croisons les doigts pour que ce retour soit aussi durable que possible.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Price Tag
  2. Fangless
  3. Surface Envy
  4. No Cities To Love
  5. A New Wave
  6. No Anthems
  7. Gimme Love
  8. Bury Our Friends
  9. Hey Darling
  10. Fade