Smog

Il semble qu’en tant que nouveau chroniqueur sur indiepoprock.fr j’ai pris pour habitude de commenter de façon rétroactive des albums sortis il y a maintenant quelques mois. C’est une nouvelle fois le cas avec cette
critique du dernier album de (Smog). Mais quand on se dénomme Bill Calahan le talent peut attendre. Son dernier opus, « Rain on lens » vient rassurer les fans amèrement déçus par « Dongs of Sevotion » à la production douteuse et à la complaisance avérée. « Rain on lens » porte haut les qualités de Smog : un songwriting impeccable et maîtrisé, un son et des arrangements au caractère bancal, un cynisme jouissif.
« Rain on lens » adopte pour formule des mid-tempos lancinants où viennent se superposer de multiples strates mélodiques par dessus lesquelles le chant égraine son dégoût généralisé. « Live as if someone is always watching you »
appartient à ce style de compositions laissant entrevoir une certaine tendresse, portée par les cours qui concluent la fin de la chanson. « Dirty Pants » rappelle les meilleurs moments expérimentaux de Wild Love ou J.C (est ce le bord d’un verre qui sert à donner le rythme tout le long de la
chanson ?). Smog s’essaye encore une fois à l’electricité sur « Song » (rien de moins !) et « Short Drive ». L’album se conclue sur « Revanchism », sorte de ballade country qui a le don de me faire mettre en colère . Et de m’émerveiller aussi par son culot.
Les premières écoutes d’un album de Smog sont toujours déconcertantes, rarement décevantes ; se profile malgré tout la certitude que Bill Calahan reste un artiste très avare de son talent.