"> Sonic Youth - The Eternal - Indiepoprock

The Eternal


Un album de sorti en chez .

De mémoire, on avait rarement entendu Sonic Youth proposer des ambiances acoustiques sur disque, à part l’inaugurale Winner’s Blues joué par Thurston Moore sur "Experimental, Jetset, Trash and No Star". On imagine bien que le récent effort solo de Moore, aux tonalités folk, a su influencer le reste du groupe, notamment sur les deux derniers […]

De mémoire, on avait rarement entendu Sonic Youth proposer des ambiances acoustiques sur disque, à part l’inaugurale Winner’s Blues joué par Thurston Moore sur "Experimental, Jetset, Trash and No Star". On imagine bien que le récent effort solo de Moore, aux tonalités folk, a su influencer le reste du groupe, notamment sur les deux derniers morceaux de "The Eternal". Wakin Blue et surtout Massage The History constituent les indéniables chefs d’œuvres de ce nouveau disque, tout en ambiances claires obscures, alternant atmosphères électriques et boisées, centrées sur la superbe voix de Kim Gordon s’affirmant là avec un chant plus touchant et fragile que naguère.

Pour ce nouveau disque, Sonic Youth a de nouveau ouvert ses portes et accueilli un cinquième membre à bord en invitant Mark Ibold, l’ancien bassiste de Pavement. Même si son influence semble moins prépondérante que celle de Jim O’ Rourke, elle transpire assez sur l’ambiance générale. Le passage de Kim Gordon à la guitare aura eu pour effet de rendre ce nouvel opus plus électrique que jamais. Le trio d’ouverture Sacred Trickster, Leaky Lifeboat et surtout Anti-Orgasm nous laisse sur le carreau, où l’héritage punk se marie avec de nombreuses harmonies dissonantes le tout dans une certaine idée de l’écriture pop. Trois superbes morceaux qui renvoient déjà pas mal de groupes à leurs copies …

Si l’on en croit quelques récentes interviews, l’ombre de Ian Curtis plane sur ce nouveau disque, à commencer par son titre, mais aussi par les ambiances sombres de What We Know et Antenna, où le groupe calme le jeu et évolue dans des registres plus graves et sombres. Pour le reste de l’album, Sonic Youth reste fidèle à lui même faisant l’équilibre entre expérimentations noisy, urgence punk, accordages spéciaux et compositions pop ; le tout truffé de belles références rock : La jaquette est un tableau de John Fahey (qui prend toute sa dimension en vinyle), dédicace à Ron Asheton, références à Gregory Corso ainsi qu’au chanteur suicidé des Germs, …

"The Eternal" est donc indéniablement une grande réussite qui s’affirme d’écoute en écoute comme un des chefs d’œuvres de cette année. Une certaine idée de l’éternelle jeunesse qui nous laisse dans un silence admiratif car on n’a finalement rien trouvé de mieux à écouter que le silence après de tels crissements de guitares …

Chroniqueur

Tracklist

  1. Sacred Trickster
  2. Anti-Orgasm
  3. Leaky Lifeboat (for Gregory Corso)
  4. Antenna
  5. What We Know
  6. Calming The Snake
  7. Poison Arrow
  8. Malibu Gas Station
  9. Thunderclap For Bobby Pyn
  10. No Way
  11. Walkin Blue
  12. Massage The History