Les voies menant aux succès commercial sont tortueuses et certains ne trouvent malheureusement jamais la clé des charts. Spoon bénéficie pourtant d’un large succès aux Etats-Unis depuis leurs deux derniers albums (« Kill The Moonlight » et « Gimme Fiction ») mais les américains tardent à jouir de la même reconnaissance dans l‘Hexagone. La sortie de leur sixième album « Ga […]
Les voies menant aux succès commercial sont tortueuses et certains ne trouvent malheureusement jamais la clé des charts. Spoon bénéficie pourtant d’un large succès aux Etats-Unis depuis leurs deux derniers albums (« Kill The Moonlight » et « Gimme Fiction ») mais les américains tardent à jouir de la même reconnaissance dans l‘Hexagone. La sortie de leur sixième album « Ga Ga Ga Ga Ga » est une nouvelle occasion de constater le talent de ces Texans.
Le quatuor d’Austin, qui fêtera ses quinze années d’existence l’an prochain, a depuis longtemps forgé son style fait d’un mélange de pop, punk et rock indé américain. Ce n’est donc pas une surprise que de voir un titre tel que Don’t Make Me a Target chargé d’ouvrir le bal. Les guitares incisives et le jeu de batterie percutant de Jim Eno sont pris pour cible par Britt Daniel et sa voix éraillée pour un résultat conforme aux habitudes du groupe. La suite va se révéler moins avare en surprises, à commencer par le ténébreux The Ghost of You Lingers dont le chassé-croisé entre voix et mélodie au piano (qui a inspiré le titre de l’album) hante encore nos oreilles longtemps après son écoute.
La véritable nouveauté dans le répertoire de Spoon intervient sur des titres tel que You Got Yr Cherry Bomb ou The Underdog avec la présence d’une section de cuivres qui donnent une nouvelle saveur à cette cuisine américaine. Les texans insufflent un peu de musique « noire » dans leur répertoire, jusque dans les titres de leurs morceaux avec l’enchaînement de l’excellent et très rythmé Rythm & Soul avec Eddie’s Ragga et The Underdog. Ce dernier, seul titre produit par le compositeur Jon Brion, est à ce titre parfaitement représentatif de l’amalgame des genres réussi par la bande à Britt Daniel. Ce ne sont pas les guitares mariachis de My Little Japanese Cigarette Case qui viendront dire le contraire…
Après presque quinze années de bons et loyaux services, Spoon prouve une fois de plus qu’ils sont un des groupes majeurs de l’indie-rock américain. Leurs compatriotes s’en sont déjà rendus compte, il n’est pas trop tard pour que les nôtres en fassent de même.