"> Squares on both sides - Salt Meadows - Indiepoprock

Salt Meadows


Un album de sorti en chez .

On se souvient l’année dernière du choc éprouvé à l’écoute de « Indication ». On découvrait, un peu sur le tard, mais grâce aux géniales têtes pensantes et agissantes d’Own Records, la grâce touchante d’un musicien hors pair, l’Allemand Daniel Buerkner, alias Squares On Both Sides. « Indication » restera toujours une sorte de madeleine de Proust, que l’on […]

On se souvient l’année dernière du choc éprouvé à l’écoute de « Indication ». On découvrait, un peu sur le tard, mais grâce aux géniales têtes pensantes et agissantes d’Own Records, la grâce touchante d’un musicien hors pair, l’Allemand Daniel Buerkner, alias Squares On Both Sides. « Indication » restera toujours une sorte de madeleine de Proust, que l’on aime écouter des mois après, tout simplement parce que cela fait du bien, et puis que diable si on pleure un peu. Daniel a entretemps repris les rênes de son travail qui l’occupe le reste du temps et qui n’a rien à voir avec la musique. Mais voilà que lors de ses heures perdues, il a pris le temps de façonner dans une maison perdue dans une forêt du Sud de la Bavière, le successeur, « Salt Meadows ». 

Ce qui nous avait tant plu sur « Indication » se retrouve bien sûr ici. Cela dit, sa musique et sa voix ne semblent plus se replier dans leur terrier comme des bêtes apeurées. Daniel a semble-t-il aussi remiser quelque peu ses bidouillages électroniques, pour faire plus appel à la magie ancienne des instruments. Animals est magnifique, un long morceau hanté par des cordes imaginaires, des bruits et des sons venus d’ailleurs vers la fin, mais guidé par le piano, comme par une lampe de poche en pleine obscurité. Le caractère exceptionnel des lieux de conception de l’album semble avoir eu une influence considérable sur ce qu’il est finalement devenu. En effet, on ferme les yeux, et on s’imagine très bien en-dessous d’une canopée, emplie de sons, de voix étouffées, de bruits sauvages.

Et puis il y a toujours cette mélancolie qui nous prend à la gorge, cette envie qui nous prend de prendre Daniel non comme partenaire de beuverie, mais comme âme soeur partageant nos craintes, nos doutes, notre besoin de se poser, de réfléchir, quand ça va plus ou trop vite. Un mélodica accompagne l’élégant Castles. La voix de Daniel est de celle qui nous parle, d’une douceur infinie, même si elle ne semble plus chuchoter autant que sur « Indication », ce qui n’est pas grave au contraire, car elle nous rassure sur le fait qu’il paraît plus épanoui. L’électronica de Daniel est complexe, mais se coule avec toujours autant de classe dans le moule musical, comme sur Environments. On entend un glockenspiel au début de Water From The Tap, et le mélodica prend de l’ampleur, dans une boucle qui ne veut plus finir.

Il est beau aussi de voir que la guitare acoustique fait désormais partie intégrante de l’univers instrumental de Daniel, comme c’est le cas sur Engage. De là à ranger Daniel dans le camp des folkeux serait réducteur, car il est bien trop libre et créatif pour être catégorisé. Sur Chestnuts, on retrouve les field recordings cher à Daniel, qui font progressivement place à un entrelacement de sons, de voix et de drones. Il chante merveilleusement bien sur Russian Bread, et le piano complice ne le quitte pas d’une semelle. On croit entendre un feu d’artifice en sourdine sur Salt Meadows, histoire de finir en beauté avec un mélodica poignant.

Squares On Both Sides est la plus belle signature d’Own Records. Les arrangements sont toujours d’une élégance folle. Daniel Buerkner, en songwriter de génie, creuse encore plus son sillon, en sort grandi, et le résultat est une nouvelle fois sidérant. Un très grand album !

Chroniqueur

Tracklist

  1. Animals
  2. Taking Them To The Heath
  3. Castles
  4. Environments
  5. Water From The Tap
  6. Engage
  7. Chestnuts
  8. Russian Bread
  9. Salt Meadows

La disco de Squares on both sides