De la folk s'éloignant du cliché hipster/guitare sèche/feu de camp ...

Tout d’abord, petite présentation du mythe qu’est Steve Von Till: depuis 25 ans, il officie au sein de Neurosis, groupe culte à la musique lourde et cathartique qui, au fil des années, a livré plusieurs pierres angulaires du genre. Comme ce Stones From The Sky, au final dantesque, à entendre au moins une fois dans sa vie. Il fait aussi partie de Tribes of Neurot, projet plus ambient/tribal. Sous le pseudonyme Harvestman, il a sorti 2 albums. Et pour finir ce qui nous intéresse aujourd’hui: sa carrière solo avec son 4ème album « A Life Unto Itself » sorti sur Neurot Recordings, le label maison, comme toutes ses autres sorties.

Cette introduction est nécessaire pour appréhender son nouveau disque. Car autant les 3 premiers albums, même si agréables, sonnaient un peu tous pareils: de la folk accompagnée de la voix grave de Steve. Ici l’univers s’élargit et puise un peu dans ces différents projets pour nous offrir un album plus varié et habité.

La colonne vertébrale des chansons reste le duo guitare acoustique/voix grave mais via de superbes cordes, un synthé un peu vintage, quelques percussions ou bien une guitare électrique, le tout saupoudré de-ci de-là, les compositions s’envolent vers d’autres cieux. Le style en est un peu changé et vogue entre ballades presque celtiques et chansons folk habitées et sombres transpirant l’émotion. Il est clair que la voix de Steve n’y est pas étrangère, elle prend l’auditeur pour ne jamais le lâcher et que son phrasé entre parlé et chanté fait de lui un compteur d’histoire hors pair. Après The National et Sigur Ros, il serait parfait pour interpréter le fameux The Rains Of Castemere de Game Of Thrones. Au fil des pistes, on pense d’ailleurs un peu à cet univers médiéval/fantasy.

Les hauts faits de l’album sont les pistes les plus aventureuses. Comme Night Of The Moon, synthétique et renforcée par une guitare bien saturée. Ou la chanson finale, Known But Not Named, qui, en son milieu, change totalement et nous emporte dans un tourbillon sous l’effet des machines avant de nous abandonner avec nos pensées.

Steve Von Till signe ici un grand album et celui par lequel il serait le plus judicieux de démarrer si vous voulez découvrir son univers.

 

 

 

• Publication 795 vues12 juin 2015
• Tags Steve Von TillNeurot Recordings
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