"> Sugar - Beaster - Indiepoprock

Beaster


Un album de sorti en chez .

7

Après un repos tout relatif dans le havre de paix « Copper Blue », Bob Mould affronte de nouveau ses démons au cours de ce très bref « Beaster » : six morceaux, à peine une demi-heure de musique et tout est dit. Par rapport à « Copper Blue », Sugar adopte ici un son nettement plus agressif, basé sur des guitares rageuses […]

Après un repos tout relatif dans le havre de paix « Copper Blue », Bob Mould affronte de nouveau ses démons au cours de ce très bref « Beaster » : six morceaux, à peine une demi-heure de musique et tout est dit.

Par rapport à « Copper Blue », Sugar adopte ici un son nettement plus agressif, basé sur des guitares rageuses et une batterie à la violence omniprésente. Seule la basse, plus ludique et bondissante sur quelques morceaux, donnera quelque espace à une texture sonore d’une compacité par ailleurs étouffante. Dès l’entrée en matière du fantomatique Come Around, le ton est donné : hors de question de flatter l’oreille, Bob Mould crache son venin, et caresse l’auditeur à rebrousse-poil.

La suite est à l’avenant, les morceaux semblant imploser sous la pression de guitares grouillantes, les coups de caisse claire parfois désordonnés jaillissant comme autant d’éclats d’obus autour de la déflagration. La tension atteint son apogée sur le glaçant JC Auto. On y entend, dans un final éprouvant, Mould s’époumonner sur un refrain sans équivoque (« Look like Jesus Christ, Act like Jesus Christ, I know, I know… »), jusqu’à ce qu’une voix supplémentaire désincarnée n’assène un « You’ll be sorry when I’m gone, I guess you knew this all along » qui marque la fin du morceau. Feeling Better, moins ouvertement autodestructeur, sonne presque (tout est dans le presque) comme une éclaircie dans un ciel uniformément gris.

« Beaster » se clôt sur l’inquiétant Walking Away, drôle de comptine calme et dérangeante, submergée par les bavures d’un orgue en pleine déréliction. Alors que les derniers échos s’estompent, on reste un peu sonné, dépassé par tant de rage quasi-aveugle. Difficile de savoir quelles furent les motivations de Bob Mould lors de la réalisation de ce disque aussi courageux et impressionnant que dérangeant à force d’impudeur, mais le fait demeure : « Beaster », ça fait peur.

Chroniqueur
  • Publication 708 vues16 décembre 2007
  • Tags SugarRykodisc
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Tracklist

  1. Come Around
  2. Tilted
  3. Judas Cradle
  4. JC Auto
  5. Feeling Better
  6. Walking Away

La disco de Sugar

Beaster7
70%

Beaster

Copper Blue9
90%

Copper Blue