Swod résulte de la rencontre à Berlin du guitariste belge féru d?électronique Olivier Doerell et du pianiste-batteur allemand Stephan Wöhrmann. De leur union, est né un premier album à la douceur envoûtante, « Gehen ». Le son du piano est pur. Il joue des mélodies répétitives, entêtantes qui s?emballent parfois, comme emporté par sa propre danse. Sans […]

Swod résulte de la rencontre à Berlin du guitariste belge féru d?électronique Olivier Doerell et du pianiste-batteur allemand Stephan Wöhrmann. De leur union, est né un premier album à la douceur envoûtante, « Gehen ».

Le son du piano est pur. Il joue des mélodies répétitives, entêtantes qui s?emballent parfois, comme emporté par sa propre danse. Sans doute est-il déstabilisé par l?influence des sonorités électroniques qui l?entourent. Ça grésille, ça frétille, les micro-bruits sont instables, ils refusent d?être canalisés par une quelconque règle, tel ou tel nombre de battements par minutes. La guitare s?enfuit par les mêmes chemins.

Habitués à composer des musiques pour illustrer des films muets, leurs morceaux ont alors une réelle force d?évocation. On pense parfois à Ryuchi Sakamoto (« Love is the Devil ») ou même à Keith Jarrett (Attends). Ici, cela sonne comme un vieux vinyle d?une bande originale signée Michael Nyman, qui craque à force d?avoir été écouté (Fugitif 1). Là, on capte par bribes un dialogue dans une langue non définie (I think he was a journalist). Par ailleurs, le spectre d?un Labradford n?est peut-être pas si loin?

L?univers de Swod est mélancolique et minimaliste, pour ne pas dire microscopique. Entre paysages sous la pluie et parasites radiophoniques, il s?en dégage une étrange poésie dont on ne comprend pas forcément tous les mécanismes. On sait simplement que c?est beau.

• Publication 336 vues14 février 2005
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