Un voyage dans le temps, une musique composée après l'ingestion de champignons, voilà ce que nous propose Temples avec ce premier album. Ce n'est pas novateur, mais s'écoute avec plus ou moins de bonheur.
Avant de parler son, un point capilliculture et mode pour vous permettre de coller des images sur cette musique et vous mettre dans l’ambiance de ce disque.
Je m’appuie sur les souvenirs d’un concert nantais de ce jeune quatuor anglais. Le leader, guitariste et chanteur, James Edward Bagshaw est un mix capillaire de Brian May et de Slash. Filiforme, il porte des sous pulls en tergal et se pare d’un sautoir gigantesque. Le reste de la troupe se compose d’Adam Smith au clavier, même allure mais avec une coupe à la Sirkis (sans la teinture), de Thomas Edison Warmsley à la basse et de Sam Toms derrière les fûts, tous les deux adeptes de la veste frangée et niveau coupe, proches de Brian Jones avant sa sortie de l’eau.
C’est un premier album pop rock kaléidoscopique que nous propose Temples. Une musique à nouveau dans l’air du temps, quelque chose de plaisant à écouter en prenant la direction du bord de mer en combi VW.
Quatre titres, qui sont aussi les principaux singles distillés sur internet et qui les ont fait connaitre, se dégagent de l’ensemble. Shelter Song qui d’emblée et de belle manière, vous projette dans les années 70. Sun Structures dans la même veine mais plus enlevé. L’éthéré Mesmerise, peut être moins ancré dans les années LSD et Colours To Life de loin le titre le plus réussi, aérien, vraiment plaisant avec (enfin) une pointe de modernité (l’arpège en intro est vraiment délicieux). Préparons-nous à entendre et réentendre ce morceau, nous en faisons le pari.
Alors le reste, parce qu’il y a quand même 12 titres sur ce « Debut album ». The Golden Throne est psychédelique mais aussi inventif et la voix de Slash-May fait des merveilles. Sand Dance est désorientant avec ses airs orientaux, quant à Move With Season et Fragment’s Life, ils sont un peu guimauves mais restent très plaisants.
Un bémol, Keep In the dark et The Guesser paraissent en trop et Question isn’t Answered paraît « bruyant ».
Au global, on passe un assez bon moment, après à une dizaine d’écoutes, il est encore possible d’être surpris.
Parlons artwork pour conclure, pour la pochette, on pouvait s’attendre aux grosses fleurs de nos tapisseries des années 70 ou à des distorsions graphiques en accord avec cette pop sous hallucinogènes. Il n’en est rien, nous avons droit à une image vieillie d’un château et à celles des protagonistes découpées et posées sur une photographie récente. Tout un symbole.