The Black Heart Procession

Créé autour des restes de Three Mile Pilot, puis rejoints par des membres de The Album Leaf et de Modest Mouse, les américains de The Black Heart Procession promènent depuis 1997, leur folk rock envoûtant et habité, sur les scènes indés de San Diego, Portland et un peu partout dans le monde. Ils se créent rapidement une base de fans solide et, portés par toute une série de séduisants visuels, ils deviennent rapidement à défaut de culte, tout du moins figure emblématique.

Deux ans après le presque latinisant « Amore del Tropico », « The Spell » apparaît comme un retour à une noirceur qui frappe en plein’ c’ur. Des mélodies qui vous projettent sur ces routes interminables de l’Ouest américain, que l’on emprunte la nuit, un peu sans raison, en fuite ou en quête, plein de mélancolie et d’images évocatrices qui s?embrument dans la fumée d’une cigarette.

Les chansons s?étirent comme en cavale et les guitares élaborent des paysages dans lesquels l’auditeur s?évade. Valse rock d’un cabaret en transit, lumière d’un feu de bois qui reflète des ombres de danseurs imaginaires et de quelques esprits. La voix de Pall Jenkins, un peu dans le même registre que celle de Efrim de A Silver Mt Zion, un brin déchirée, se charge d’une émotion toujours attirante.

Trois notes de piano, un violon plaintif qui s?éteint dans le crépuscule. Envoûtant ? The Black Heart Procession l’est sans doute plus que jamais, nous entraînant dans les méandres de son labyrinthe musical. Le sort qu?il nous jette ici, ne fait que prolonger l’affection profonde que l’on peut avoir pour ce groupe. Sans doute définitivement !