The Breeders

The Breeders, c’est en 1989 la porte de secours, la bouée de sauvetage de Kim Deal qui se sent à l’étroit, voire étouffée par Black Francis au sein des Pixies… Les muses et les lutins, sur le même label, font une tournée commune en 1988 en Europe et c’est à cette occasion que Tanya Donelli croise le chemin de Kim Deal. Josephine Wiggs (The Perfect Disaster) à la basse, et Britt Walford (Slint) à la batterie, mystérieusement rebaptisé Shannon Doughton, complètent le quatuor.

Les douze compositions laissent transpirer une production directe, sèche et sans chichi d’un maître en la matière, Steve Albini. Tout au long, jamais on aura le temps de s’endormir sans pour autant devoir baisser le volume de la chaîne hi-fi.
Si Glorious dès les premiers riffs nous montre que la mélodie est là, on remarque que le punch et l’énergie sont sous-jacents mais le chant déprimé de Deal marque de son empreinte ce premier titre. De plus, pour une entrée en matière, reprendre un titre des Beatles (Happiness is A Warm Gun) est assez culotté d’autant que la reprise fait renaître le titre.
Les sujets abordés par Kim Deal ne laissent pas non plus indifférents, ainsi Hellbound évoque sans retenue l’avortement tandis que Doe parle d’un garçon tapotant la tête d’une fille lors d’une fellation… Et tout cela sans parler de la fleur de pavot qui garnit de façon évoquante la pochette du disque.

L’album est un condensé trop court de morceaux restés méconnus du grand public et qui mérite aujourd’hui toutes les éloges de la scène alternative. « Pod » est un de ces albums à qualifier de must to have tant l’élève dépasse le maître, tant il est rempli d’originalité et d’énervement noyés sous d’épais riffs de guitares.