"> The Experimental Tropic Blues Band - The Belgians - Indiepoprock

The Belgians


Un album de sorti en chez .

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L'identité nationale pour les nuls.

Ne tournons pas autour du pot de frites, « The Belgians » était une claque annoncée, pour les adeptes du groupe du moins, et assume parfaitement son rôle. En avant-première, on peut déjà avancer qu’au moins un membre de l’équipe IPR le placera bien haut dans le Top 2014…

Commençons par une rapide présentation des hurluberlus que sont les trois Experimental Tropic Blues Band. Deux premiers albums sortis dans la confidentialité leur ont ouvert tout de même la porte de Sa Sainteté Jon Spencer qui prendra en charge la production de « Liquid Love », troisième album des Belges, à l’origine d’un début de notoriété internationale. Tout en rage contenue, très Blues Explosion dans le style, « Liquid Love » fut un bien bel ouvrage, mais avec « The Belgians » on entre dans une autre sphère, un son unique, une densité incroyable. Tout simplement ce quatrième album est appelé à devenir culte tant par sa personnalité que pour son originalité.

Il s’agit, une fois les bases posées, d’en extraire l’essence dans ces quelques lignes, et le travail semble titanesque. Tout d’abord, que reste-t-il de l’influence de dieu Jon ? Celui qu’on appelle le Elvis punk a laissé son empreinte dans le chant de Dirty Coq, qui ressemble à un Richard Hell syncopé avec sex appeal exacerbé. Pour le reste le trio a clairement pris son indépendance et ce de manière spectaculaire, sur les cendres encore chaudes de leur collaboration avec Sir punk-blues, le groupe a rallumé un brasier encore bien plus puissant.

La thématique? Comme intitulé, les 3 compères nous livrent leur vision de l’identité nationale belge. Entre autodérision et fierté patriotique qui s’entrechoquent sous-poudrés de doses d’avant-gardisme,  voilà comment ceux-ci abordent ce sujet sulfureux en toute décontraction. Un vent de rumeurs sur la bombe que serait ce concept album soufflait depuis son expérimentation sur quelques scènes comme Dour cette année. Oui un concept album qui s’accompagne d’un travail sur l’artwork très réussi: signes distinctifs de la culture belge (moules, frites, pintes) sur une déclinaison des couleurs du drapeau le tout agencé dans le plus sérieux des cérémonials.

Et la musique dans tout ça? Et bien un peu de tout, Belgian Shake par exemple, navigue entre noise arty, et ambiance dansante à la B52’s. D’autres iront plus s’aventurer vers les lymbes dark-electro, comme Belgian Heroe… Du punk, du rock, toujours nerveux, du rockabilly (souvent en même temps cf  My Street) sont aussi au menu. Beaucoup moins de blues. Une absence qui semble avoir complètement libéré l’inspiration des bonhommes qui s’adonnent sans retenue à une déconstruction/reconstruction de codes musicaux (hummm, Jon t’es vraiment parti) pour nous offrir une musique proprement inclassable, fucking crazy bloody mess ‘n’roll peut-être, jugez-en de cette folie avec le fou furieux I Wanna Disobey. On pourrait continuer de cette manière à énumérer la tracklist de l’album, les mots ne nous manqueraient pas. Mais une kyrielle de superlatifs dénaturerait la belle unité dont fait preuve cet opus, une âme palpable, quand des musiciens qui se connaissent parfaitement jouent comme d’un seul homme des thèmes qui leurs sont chères. Aucun de ses qualificatifs avantageux ne rendront assez honneur à la nature littéralement extraordinaire de cette oeuvre qui sent le souffre, l’urgence, le naturel, la friture et le houblon.

Entre richesse mélodique et tension permanentes, la totalité des titres est une réjouissance non stop, celle de sentir qu’on est des privilégiés, des explorateurs d’un nouveau monde, cet objet en main. Ne nous reste plus qu’à expérimenter « The Belgians » live pour achever l’avènement de ces nouveaux rois de Belgique!

Aucun titre à dégager de cet album, ce sont tous des numéros 1.

 

 

 

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