"> The Strange Boys - Live Music - Indiepoprock

Live Music


Un album de sorti en chez .

Le Texan n’est pas renommé pour sa subtilité, témoins la plupart des groupes issus de cet état qui semblent vouloir enfoncer le clou du binaire et de la distorsion à qui mieux mieux. L’exception en est Austin, ville universitaire où se tient le fameux festival SXSW et d’où sont originaires les Strange Boys. Leurs deux […]

Le Texan n’est pas renommé pour sa subtilité, témoins la plupart des groupes issus de cet état qui semblent vouloir enfoncer le clou du binaire et de la distorsion à qui mieux mieux. L’exception en est Austin, ville universitaire où se tient le fameux festival SXSW et d’où sont originaires les Strange Boys. Leurs deux premiers disques voulaient déjà échapper à cette tendance « lourde », celui-ci ne fait qu’accentuer leur démarche axée vers de plus en plus de versatilité. "Be Brave", leur précédent opus, amorçait un virage vers le folk, "Live Music" va se montrer, lui, affranchi de tout code prédéfini.

Son titre déjà se veut ambivalent voire trompeur. Il ne s’agit pas, en effet, d’album en public mais d’un disque qui nous incite à vivre la musique (« to live » par opposition à « live). On comprend alors pourquoi le combo a opté pour une plus grande diversification de styles. Les refrains sont, tout d’abord, menés de main de maître par un piano dont les touches sont frappées de façon allègre d’une manière fortement réminiscente du Ben Folds Five (Me and You, Walking Two By Two). Les vocaux de Ryan Sambol sont, fort judicieusement tout au long de "Live Music", nasillards et nonchalants, teintés d’une légère touche de distanciation qui n’est pas sans évoquer Ray Davies. Les compositions, enfin, savent alterner ballades (Saddest), titres quasi « country » (My Life Beats Me ) et « rockers » mais, chose plus rare et madrée, parviennent à mêler différents registres à l’intérieur même d’un titre (un Over the River and Through the Woulds « kinksien » en diable).

On peut apprécier, à cet égard, la façon dont la désinvolture de Doueh est contrebalancée par des guitares dissonantes qui ont l’intelligence de se faire entendre en arrière plan plutôt que de phagocyter la composition. La country aux relents avinés de Hidden Meanings, Soul Graffiti va s’achever sur des chorus frénétiques à la six cordes et le summum de la dérision atteindra son comble avec un titre hilarant comme You Take Everything For Granite When You’re Stone qui sonne comme tout droit sorti de "Muswell Hillbillies" (les Kinks toujours et encore!). On pourrait dire que c’est sans surprise que l’instrumental Opus clôturera le disque sur cette note dérisive tant "Live Music" se veut tout sauf une prétention à réaliser une oeuvre par son côté presque caricatural qui fait en 2 minutes 30 comme explorer certaines recettes du rock (guitares « twangy » ou « free form », orchestration minimaliste, rythmique chaloupée).

Au final, "Live Music" est un bon petit disque, indéniablement subtil et rafraichissant. Il est le témoignage qu’en cette période étriquée et empreinte de sinistrose, la musique peut rester vivante et par conséquent percutante, raffinée et revigorante.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Me and You
  2. Walking Two by Two
  3. Doueh
  4. Punk's Pajamas
  5. You and Me
  6. Omnia Boa
  7. Mama Shelter
  8. Saddest
  9. My Life Beats Me
  10. Over the River and Through the Woulds
  11. Right Before
  12. Hidden Meanings, Soul Graffiti
  13. You Take Everything for Granite When You're Stone
  14. Opus

La disco de The Strange Boys