Le rock à franges et paillettes s’affiche partout dans les média, finie l’époque des durs, des tatoués, des sévèrement burnés. Pourtant il en reste encore quelques-uns qui perpétuent la tradition de ce punk rock un peu crasseux à la Ramones et ce n’est pas une surprise que de les retrouver sur le label de Seattle […]

Le rock à franges et paillettes s’affiche partout dans les média, finie l’époque des durs, des tatoués, des sévèrement burnés. Pourtant il en reste encore quelques-uns qui perpétuent la tradition de ce punk rock un peu crasseux à la Ramones et ce n’est pas une surprise que de les retrouver sur le label de Seattle Sub Pop. Les Thermals, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, n’en sont pas à leur coup d’essai, « The Body, The Blood, The Machine » étant déjà leur 3^ème album.

Le trio originaire de Portland, Oregon, a connu quelques soucis depuis « Fuckin’ A », leur précédent opus, puisque leur batteur Jordan Hudson a quitté le navire, laissant le soin à ses deux acolytes de maintenir le bateau à flots. La bassiste Kathy Foster s’est donc occupée de la rythmique tandis que Hutch Harris assurait chant, guitares et quelques titres à la basse. A la production, le guitariste de Death Cab For Cutie, Chris Walla laisse sa place au batteur de Fugazi, Brendan Canty, ce qui laisse présager une collaboration et surtout un résultat musclé.

Tel un prêcheur exalté, Hutch Harris nous sert la messe pendant les premières secondes de Here’s Your Future avant que des guitares impies ne viennent semer la zizanie pop-punk. Comme le suggère la pochette de l’album, les textes des Thermals sont ouvertement dirigés contre l’Etat fasciste chrétien qui selon eux dirige les Etats-Unis. Ils vont jusqu’à encourager leurs concitoyens à fuir le pays sur An Ear for Baby et I Might Need You To Kill et son punk lo-fi à la Hüsker Dü.

Si l’administration Bush en prend pour son grade sur les quelques brûlots punk que contient l’album, les Thermals savent aussi se montrer d’humeur légère comme le prouve Pillar of Salt, véritable bombe pop-punk où les guitares et les synthés se déchaînent à tour de rôle. Ce style leur va d’ailleurs à merveille puisque Returning To The Fold est également un des meilleurs titres de l’album. Le groupe va même plus loin avec la ballade surf rock Test Pattern mais l’accalmie est de courte durée et les murs de guitares refont leur apparition sur les derniers titres.

On retiendra donc de ce « The Body, The Blood, The Machine » un album engagé et engageant qui remet au goût du jour un style qui se fait de plus en plus rare dans la production rock actuelle. Ne pas l’écouter serait un pêché…

• Publication 584 vues4 décembre 2006
• Tags The ThermalsSub Pop
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