"> Thee Oh Sees - Drop - Indiepoprock

Drop


Un album de sorti en chez .

9

Énième album unique de Thee Oh Sees, une formidable ode indé, un immanquable.

Il est de ces groupes, rares mais bien là, qui produisent des chefs d’oeuvre à la chaîne, à une cadence folle sans jamais perdre une once d’intérêt. Thee Oh Sees en font figure de chefs de file.

Bien qu’ayant annoncé un break fin 2013, le groupe nous livre ces 9 titres 6 mois plus tard, comme dans un spasme incontrôlable de créativité. Des morceaux toujours au diapason des précédents efforts du groupe : mélodies follement modernes, complexes et efficaces, un esprit garage omniprésent, une production aux petits oignons, rien ne manque.

‘Drop’ est un album plein d’énergie et avant tout psyché, comme un ersatz d’un ‘The Piper at the Gates of Dawn’ des Pink Floyd période Syd Barrett. Cet héritage traverse les mélodies par les cassures rythmiques et les chemins tortueux que John Dwyer et ses compères nous font prendre. On croit toujours qu’on va lâcher prise, et pourtant quelque chose d’organique et profond nous retient. Cette musique hante, c’est vraiment le terme qui rend le plus hommage au côté hypnotique et subtilement noir de ces compositions. La filiation avec Barrett saute aux oreilles sur l’intro de Encrypted Bounce, en ligne direct avec celle de Astronomy Domine.

Mais attention, ce neuvième album de Thee Oh Sees est très loin de n’être qu’un dommage collatéral de productions anciennes, si cultes soient-elles. D’une richesse folle, ‘Drop’ donne du poids à son psychédélisme par des touches pop magnifiques, où le chant s’apparente à des mélopées tout en détachement. Bien entendu, le groupe n’a rien perdu non plus de son background garage, sans être punk pour autant, à grand coup de saturations et de batterie furieuse. Et de manière presque mystique, cette déviance réussit à s’intégrer aux compositions sophistiquées, jusqu’à en être l’élément le plus frappant. Parallèlement, comme autre influence bien présente, Sonic Youth n’est pas bien loin : les dissonances, la recherche pointue du son des guitares, gras et aiguisé comme un rasoir, donne une touche noisy à l’ensemble. Enfin, le travail studio n’est pas en reste. Ce qui souvent prend des allures de pire ennemi des cageots de rock psyché qui déferlent ces derniers temps donne à Thee Oh Sees une source infinie d’inspiration. Et ils ne se sont pas privés pour user sans vergogne de nombre d’effets et arrangements, qui malgré leur quantité impressionnante sont variés et magnifient chaque titre.

Noise, psyché, garage, pop, Thee Oh Sees, en Gargantuas frénétiques se sont nourris d’un catalogue très large du rock indépendant, ont tout assimilé et nous livrent une musique nouvelle. En allant beaucoup plus loin que le simple collage, ils nous offrent un album destiné à l’infini et au-delà. On espère que les envies de break se sont estompées, parce que ces Californiens constituent clairement une des formations les plus excitantes du moment, et depuis un moment…

S’il ne devait en rester qu’un titre : Savage Victory.

 

Info complémentaire : Quiconque a pu visionner ou participer à des sessions live des Oh Sees sait que leur performances scéniques atteignent aisément voir dépassent la saveur de leur discographie et, à cet effet, trois dates françaises sont annoncées pour cette année : 14 Aout (Route du Rock, St Malo), 23 Aout (Rock en Seine, Paris), 24 Aout (Le Cabaret Vert, Charleville-Mezieres)

 

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Tracklist

  1. Penetrating Eye
  2. Encrypted Bounce
  3. Savage Victory
  4. Put Some Reverb on My Brother
  5. Drop
  6. Camera (Queer Sound)
  7. King's Nose
  8. Transparent World
  9. The Lens