Throw Me The Statue

La retraite de Jeff Mangum, après "In The Aeroplane Over The Sea", a incité de nombreux groupes à marcher dans les traces de Neutral Milk Hotel. Après une première écoute, Throw Me The Statue avec son single About To Walk, semble en faire partie. On y retrouve notamment ce mélange de guitare folk et de saturation fuzz particulièrement efficace. On aurait cependant tort d’en rester à cette filiation tant le premier album de la bande à Scott Reitherman se révèle être une bonne tranche de pop décontractée.

C’est avec une nappe de synthé rétro, sur laquelle vient se poser la voix nonchalante de Reitherman, que débute "Moonbeams". Young Sensualists, entre guitare acoustique et clavier désuet, fait preuve d’une construction assez touchante et l’on imagine bien le songwriter bricoler ses morceaux au fond de son appartement. Cette coolitude, tranquillement posée sur ce premier titre, prend tout son envol sur d’autres morceaux plus directs et énergiques comme A Mutinous Dream, This How We Kiss, ou encore Groundswel. Avec ces guitares électriques négligées et ces claviers psychédéliques, Throw Me The Statue retrouve ici tout un pan de la pop mélodique et accrocheuse allant de Guided By Voices à Grandaddy.

Sur Conquering Kids, Written In Heart Signs, Faintly ou encore The Happiest Man On This Plan, les compositions de Throw Me The Statue se font plus calmes, acoustiques et mélancoliques. En optant pour l’option guitare sèche, la musique de Scott Reitherman se fait plus indolente, prend son temps et surtout gagne en personnalité et en authenticité. Une tonalité folk touchante dont les quelques notes viendront nous réconforter lors de matins trop difficiles.
Malgré les références citées pour évoquer le cas de Throw Me The Statue, le groupe de Scott Reitherman réussit à s’abstraire de ses modèles et réalise un premier album de pop relâchée et cool. "Moonbeams" réussit à s’imposer doucement dans notre platine pour ne plus en décoller.