Tristesse Contemporaine

Tristesse Contemporaine, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre à Paris entre 3 naufragés : Narumi Omori, Leo Hellden et Maik, dans l’ordre une Japonaise, un Suédois et un Anglais. Avant de se rencontrer, nos trois expatriés ont connu des fortunes diverses dans le monde de la musique. Maik est celui qui a le plus connu la lumière avec Earthling dans l’Angleterre des années 90, en plein boom trip-hop. Narumi et Leo ont oeuvré pour leur part un peu plus dans l’ombre, derrière le synthé de Télépopmusik pour la japonaise et guitare en mains pour son compatriote Jay-Jay Johanson pour le suédois.

Tristesse Contemporaine, c’est également un nom, un de ceux que l’on n’a pas de mal à retenir. Inspiré par les travaux du critique d’art belge Hippolyte Fierens Gevaert sur l’urbanisation au XIXème siècle et la perte des valeurs morales, il est plus que jamais d’actualité un siècle plus tard. Dans un passé plus récent, il fait également écho à la « vague de froid » qui avait sévi pendant les années 80 en France. On retrouve en effet chez ce trio les éléments principaux du son coldwave, à savoir une musique sombre et froide, métallique, rythmée par les déhanchements d’une basse entêtante (Empty Hearts).

Un même morceau peut évoquer tour à tour Tricky, New Order, Can (l’excellent I Didn’t Know), l’alchimie parfaite d’une rythmique kraut, métronomique, de nappes électroniques et du chant de Maik comme aux plus belles heures du trip-hop. On voyage ainsi dans le temps et les ambiances musicales le long des 8 titres de ce premier album déjà poursuivi par la hype. La tristesse durera toujours…