Il faut être reconnaissant au label Prikosnovénie de promouvoir par chez nous des artistes qui, sinon, n’auraient sans doute jamais atteint nos frontières ni nos oreilles. Valravn, groupe danois, qui, il faut le souligner, chante dans sa langue, fait partie de ceux-ci.

Alors autant l’annoncer d’entrée, pour véritablement apprécier "Koder pa snor", il faut d’abord passer outre un premier cliché qui a tendance, depuis une bonne dizaine d’années, à coller aux basques des groupes nordiques qui se lancent dans la pop matinée d’électro, à savoir d’évoquer Bjork dès les premières notes. Koder pa snor, le morceau titre placé en entrée, n’échappe pas à la règle, et les intonations vocales sont parfois d’un mimétisme confondant. Ce qui, par ailleurs, n’empêche pas le morceau de développer des qualités mélodiques certaines et des arrangements soignés. Toutefois, dès Kelling, Valravn étend quelque peu sa palette en révélant une facette plus personnelle, à travers l’inclusion dans sa pop d’éléments qui renvoient plus volontiers à la musique traditionnelle. On craint alors d’ingurgiter un cocktail indigeste, mais le groupe s’en tire réellement bien, ne tombant pas dans l’emphase ni la surenchère.

Sur Sjon, les arrangements se font plus sobres, cristallins mêmes, et soutiennent parfaitement la voix, et Kraka ou Seersken, qui durcit un peu le ton, sont de belles machines bien huilées. A peine regrettera-t-on une petite baisse de régime sur la fin du disque et un recours un peu trop insistant à un chant plus incantatoire qui plombe un peu les mélodies, comme sur Farin uttan at veroe vekk. Ce qui ne remettra en rien en cause la réussite de "Koder pa snor" et le bol d’air que nous offre Valravn.

P.S : pour se procurer le CD, le plus simple est de se rendre sur le site www.prikosnovenie.com