"> Will Butler - Policy - Indiepoprock

Policy


Un album de sorti en chez .

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Chacun leur tour, les membres d'Arcade Fire abandonnent le navire le temps de mettre en exergue leurs projets solos ou parallèles. Au tour de Will Butler de livrer l'étendue de ses talents...

Alors que le grand frère Win s’adonne au mash-up pour réconcilier Kanye West et Beck (ici), sert du café aux amoureux le jour de la Saint-Valentin () et foule les parquets de basket américain (par ici), l’autre rejeton de la famille Butler nous gratifie d’une actualité hautement plus estimable en dévoilant, ce mois-ci, sa première échappée solo baptisée « Policy ».

À l’instar de ses camarades de jeu Sarah Neufeld et Richard Reed Parry, Will Butler s’éloigne lui aussi ponctuellement du tourbillon Arcade Fire pour mettre à profit ses talents insoupçonnés de compositeur/interprète, lui l’habituel et truculent claviériste du sextet montréalais. Si les premiers cités divaguent plutôt aux creux de méandres ambient/néo-classique, le petit William semble avoir été bercé par des influences moins étriquées, de la pop anglaise des sixties jusqu’au rock véhément de sa mère patrie. Son effort liminaire en est le fruit, une authentique « audiographie » permettant à l’auditeur de faire plus ample connaissance avec son hôte.

L’énergie démonstrative qui caractérise Will Butler sur scène trouve en « Policy » ses réelles origines. Nul besoin de procéder à moult lectures pour comprendre la raison d’être du bonhomme, tant l’atmosphère d’ensemble se veut hospitalière, chaude et volontairement dansante. Sa propension à déverser des pépites pop semble, elle, indubitable (Anna, Son Of God, Witness) et renforcée avec panache au son du single phare Take My Side, bombinette radiophonique qu’on écouterait volontiers en boucle sur le chemin des vacances ou en substitution d’un café serré lors de réveils vaseux.

 

 

Véritable maestro pour remuer les foules, le texan perd de son aisance sur des titres moins enjoués (Finish What I Started, Sing To Me) mais ceux-ci confèrent tout de même à son éventail artistique un songwriting distingué, loin des standards d’un Paul McCartney mais qui commémorent, au gré de délicates notes de piano et de chœurs aériens, toute la quintessence que fut celle du génie britannique au siècle dernier. Cette diversité des genres demeure, en point d’orgue, comme l’écho d’un homme habité par son art et, plus loin encore, sa propension à ouvrir le champ des possibles sans épaissir le trait.

L’exemple idéal étayant cette maxime se joue sur les cinquième et sixième piste. Something’s Coming saisit tout d’abord l’attention par sa ligne de basse et son tempo chaloupés, son phrasé saccadé ainsi que ses cordes vrombissantes, frottées en bout de refrains tels les brames d’un cervidé. Un morceau qui laisse entrevoir à lui seul l’esprit funambulesque du petit frère et qui ouvre une voie royale au décapant What I Want, laissant les bricoles sur le flanc au profit d’un rock concis et autoritaire. L’intitulé de ce dernier semble d’ailleurs idoine pour qualifier les débuts d’un Will Butler ambitieux, tant sa joyeuse incartade est truffée d’ondes et de velléités positives…

 

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Tracklist

  1. Take My Side
  2. Anna
  3. Finish What I Started
  4. Son of God
  5. Something's Coming
  6. What I Want
  7. Sing to Me
  8. Witness

La disco de Will Butler

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70%

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