Autant le dire tout de suite, le premier album de Yeti Lane, tout comme le dernier de Centenaire, constitue une très bonne surprise en matière de pop provenant de l’hexagone. Bien sûr, on pourrait préciser qu’avec leur premier EP, "Lonesome George", Yeti Lane avait lancé beaucoup de promesses, que cette belle pièce pop annonçait un […]

Autant le dire tout de suite, le premier album de Yeti Lane, tout comme le dernier de Centenaire, constitue une très bonne surprise en matière de pop provenant de l’hexagone. Bien sûr, on pourrait préciser qu’avec leur premier EP, "Lonesome George", Yeti Lane avait lancé beaucoup de promesses, que cette belle pièce pop annonçait un premier album que l’on imaginait radieux. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le trio parisien ne nous a pas déçu.

Ces anciens membres de Cyann & Ben se sont trouvé une nouvelle vie, un style naviguant avec un certain équilibre sur de nombreuses influences seventies, plutôt bien digérées et restituées dans une certaine modernité. On entend donc beaucoup de guitares claires, bavardes sans être gonflantes, ainsi que des claviers vintage légèrement psychédéliques, et cela dès l’inaugural First Rate Pretender. Les voix sont un peu en retrait et évoquent parfois la nonchalance branleuse de Stephen Malkmus. Nonobstant ces références parfois pesantes, Yeti Lane nous emporte doucement avec cette pop bien éduquée, consciente de son histoire et follement séduisante.

Ce disque est l’occasion pour le trio de réaliser un certain nombre de titres véhéments. Twice et Lonesome George sont indéniablement les morceaux les plus irrésistibles et sonnent un peu comme du Grandaddy ou du Stereolab, en moins abrasif et détaché. Ici la guitare rythmique se lance dans une course contre la montre avec des synthétiseurs plutôt cancaniers en matière de blips et whuuu, tandis que le chant demeure plus mélancolique par rapport à cette mélodie énergique. Tiny Correction fait une incursion dans l’acoustique et se retrouve enrichie avec surprise et délectation de quelques trompettes mariachis, tandis que Think It’s Done nous entraine tranquillement avec son élan syncopé et sa composition efficace, presque british. Modeste, ce premier album s’écoute sans déplaisir, même s’il lui manque parfois un petit grain de folie  qui pourrait faire décoller quelques passages un peu moins catchy, comme Black Soul ou Lucky Bag.

Mais ne nous trompons pas, ce disque est une belle réussite, bien ficelée, composée avec maitrise, un bon bol d’air frais pop. On pourra en reprendre une bonne dose pendant encore quelques mois, à commencer par un concert le 26 septembre, organisé à la Maroquinerie pour le cinquième anniversaire du magasin Ground Zero.

• Publication 424 vues3 septembre 2009
• Tags Yeti LaneClapping Music
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