Yules

« La langue de Shakespeare n’est pas votre fort et vous êtes de plus en plus nombreux à nous réclamer une meilleure compréhension des paroles de nos chansons. Nous n’avons pas choisi l’anglais par facilité ou par pudeur, mais cette belle langue (bras droit de la « Pop Music ») s’est imposée à nous comme la guitare et la basse il y a 18 ans. Les obstacles sont nombreux pour des français qui chantent en anglais » … L’argumentaire de Yules en une de son site peut faire sourire, tant ce débat franco-français de la pop brito-british semble dépassé. Sur ce point, la compile « Do you sing english » donne un aperçu du talent de nos groupes frenchies dans le rayon folk rock qui pourrait clore ce débat. Et puis, demande-t-on à un chanteur d’opéra français de jouer du Verdi en français ?

Yules compose et chante en anglais… et c’est tant mieux ! Pour ceux que cela défrise, le groupe envisage des traductions de leurs textes sur leur site internet. Une attention envers leurs fans qui reflète bien l’état d’esprit de cette jeune formation de Besançon, modeste et sympathique. Yules parle d’amour, de relations humaines, d’interrogations sur le sens de la vie … Bref, rien de bien original dans le répertoire des balades folk acoustiques mais qui colle parfaitement aux grands espaces sonores de « Strike a balance ».

Leur premier album « The release » avait mis en lumière leur fascination pour les balades folk anglo-saxonne. Ce second album vient affirmer l’inspiration et le talent d’écriture des frères Charret. Glockenspiel, piano, orgue hammond, guitares acoustiques, violons, harmonica s’entremêlent dans ces mélodies élogieuses aux refrains lumineux. La production au cordeau, aussi soignée que la pochette, sert ces compositions sur un plateau d’argent.

On pensait avoir fait le tour de la question, il est finalement agréable de découvrir un nouveau porte-parole de la folk hexagonale. « Strike a balance » n’a pas vraiment trouvé le milieu, mais se situe nettement au-dessus.