"> Interview de Benoît Rousseau Mo'Fo - Indiepoprock

Interview de Benoît Rousseau Mo'Fo

Benoît Rousseau, programmateur historique du festival Mo’Fo et dans le même temps responsable musique du Point Ephémère (Paris), a eu la gentillesse de nous accorder quelques minutes. Il s’est pris au jeu des questions-réponses électroniques, non sans humour.

Quand et par qui le festival Mo’Fo a-t-il été créé ?

En 2002. Il y a même eu deux éditions la première année ! Le festival a été créé par Herman Düne dans le cadre de leur résidence à Mains d?Oeuvres.

Il semble en effet y avoir un lien privilégié entre le Mo’Fo et les frères Herman Düne, présents à chaque édition…

Oui, le but est de faire jouer des groupes que nous apprécions, ils me proposent des artistes pour le festival. Sinon Yaya, l’un des deux frères, réalise le visuel du festival depuis le début.

Qu’est-ce qui a motivé la création de ce festival ?

L?idée de départ n?était pas de créer un festival mais plutôt de permettre à des groupes et des artistes de se rencontrer pour qu?ils puissent jouer ensemble.

Quelle est la signification du nom « MoFo » ?

Mother Fucker !

Organiser des concerts en salle en plein été, avec une programmation pointue, ça n’était pas un pari risqué ?

Pas besoin de venir avec un parapluie en cas d?intempéries.

Antifolk, Do it yourself : on a très vite collé ces étiquettes au festival. Tu te reconnais dans ces catégories ?

Pas du tout ! On avait utilisé le terme ‘antifolk’ pour la premiere année du festival, pendant laquelle nous avions invité Jeffrey Lewis et les Moldy Peaches, mais on ne peut pas dire que Acid Mothers Temple ou A Certain Ratio aient quelque chose à voir avec l?antifolk.

Depuis 2002, la programmation du festival s’est diversifiée : à l’origine très antifolk, elle a ensuite lorgné vers le post-rock, la pop, l’indie-rock, parfois le hardcore. Comment expliques-tu cette évolution ?

Notre culture musicale ne se limite pas à une guitare sèche et les cheveux sales. Le but est de faire jouer de bons groupes qui font de bonnes chansons. Qu?ils fassent du hardcore ou de la country, peu importe !

Cette année, la programmation est une fois de plus caractérisée par une grande diversité de styles musicaux et d’artistes. Pour toi, qu’est-ce qui réunit des artistes aussi différents ?

Le fait qu?ils portent tous la barbe… Même les filles…

Chaque année, le festival accueille au moins un artiste très rare sur les scènes françaises (par exemple : Daniel Johnston, Lou Barlow, The Pastels, Teenage Fanclub… The Fall a même failli jouer il y a deux ans !). Quel est ton secret pour arriver à faire venir des artistes aussi discrets par chez nous ?

Cette année, vous aurez droit aux ex-Vaselines, réunis pour la première fois depuis 15 ans, et à la première date française des Silver Jews. C?est à chaque fois un travail de longue haleine. Beaucoup de mails et de négociations…

La rumeur dit que cette édition 2006 serait la dernière. Est-ce exact et pourquoi ?

La dernière pour moi, c?est sûr ! Je pense avoir fait le tour de la chose. Tous les artistes que j?aime ont joué au Mo?Fo (à part Jonathan Richman). Je n?ai pas envie d?user le festival et de faire jouer des groupes qui ne nous plaisent qu?à moitié. Peut-être que quelqu?un d?autre prendra le relais à Mains d?Oeuvres…

Pour ta part, envisages-tu de poursuivre l’aventure différemment ?

Je fais la programmation à l?année au Point Ephémère, dans le 10ème à Paris. Une sorte de festival permanent…

Quel est ton meilleur/pire souvenir du festival, toutes éditions confondues ?

Meilleur souvenir : le Mo?Fo 2003, où tous les artistes étaient venus une semaine avant le festival, ce qui fait que les concerts étaient tous mélangés et hyper joyeux. Le pire fut l?annulation de The Fall en 2004, une semaine avant le festival sans aucune excuse valable…

Chroniqueur