"> Interview de Black Rebel Motorcycle Club - Indiepoprock

Interview de Black Rebel Motorcycle Club

Black Rebel Motorcycle Club

En pleine tournée, suite à la sortie de « Howl », on retrouve les Black Rebel Motorcycle Club un peu lassés par l?industrie du disque et son système. L?album le plus traditionnel du groupe est de loin le plus mal produit et sonne finalement assez creux. Il renferme pourtant parmi les meilleures chansons du groupe. Robert Turner, bassiste, se plie au petit jeu des questions-réponses avant le concert du combo à l?Elysée Montmartre.

Comment allez-vous jouer le nouvel album en concert ?

Quand on a enregistré, on ne savait pas du tout comment on allait s?y prendre. Cela n?avait pas d?importance, en fait. On se concentrait sur l?écriture des chansons. On ne pensait pas aux concerts, à la promo? Il n?y avait plus de label derrière et Nick [ndlr : Nick Jago, batteur] était parti. Ensuite, on a appris à faire fonctionner cet album en live. On a essayé toutes sortes de choses et d?instruments. On a pensé à faire deux parties : l?intégralité du dernier album et puis revenir pour les anciennes chansons. Et, je ne sais pas comment expliquer cela, mais on s?est rendu compte que les premières et dernières chansons se complètent, elles s?enrichissent même, et elles ont besoin les unes près des autres. Au final, tout va dans la même direction?

Qu?est ce qui vous a influencé lors de l?écriture ?

Il n?y a pas vraiment de film cette fois ci, à part qu?on porte toujours le même nom [ndlr : tiré du film « L?Equipée sauvage »]. Au moment de l?écriture, je me suis remis à lire pas mal de poésie, les écrivains beat aussi. Je suis revenu vers ce que je lisais quand j?étais plus jeune, je suis tombé amoureux de tout cela à nouveau. Du coup, j?ai accordé plus d?importance aux mots, aux sens qu?il y a derrière. J?essaie de comprendre tout cela, je me sers de mon cerveau pour une fois. Cet album, c?est plus que de la pop ou de la disco. On a essayé de dépasser quelque chose.

Votre musique est sombre, les premiers mots qu?on entend sur « Howl » sont « Time won?t save our souls. »?

Oui, mais il y a de l?espoir d?une certaine façon. C?est sombre parce que c?est une partie de moi que je ne peux pas cacher. C?est le seul moyen que j?ai de parler honnêtement. Après, tu peux toujours mentir, dire que tout est magnifique et faire de la pop. Mais personne ne va te croire. Je crois qu?il y a des choses auxquelles on ne peut pas échapper.

Pourquoi revenir à une musique plus traditionnelle ?

Je crois qu?il y a beaucoup à apprendre du passé. Faire un truc moderne ou futuriste, ça ne veut pas dire que c?est mieux. Et reproduire ce que les Beach Boys ou Dylan ont fait, ça ne sert à rien, si c?est vide, si on ne ressent pas ce qu?ils ont ressenti. Il ne faut pas se fier à la production, c?est un emballage. Sur cet album, on parle des mêmes choses que Neil Young, Johnny Cash, et tant d?autres, mais c?est ce qu?on ressent, ce qui nous fait écrire les chansons. C?est ensuite seulement qu?il faut penser à la question du son.

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