"> Interview de British Hawaii - Indiepoprock

Interview de British Hawaii

Première partie de Black Rebel Motorcycle Club à l?Elysée Montmartre, rare groupe français invité au festival Boutick Rock, repéré sur la compile CQFD 2004, une démo exemplaire en poche, British Hawaii additionne les succès et prestations live mais semble avoir du mal à se faire entendre. Avant son passage au festival des Inaperçus 2005, le trio punk-rock se livre à Indiepoprock.net.

Comment s?est formé le groupe ?
Nous sommes tous les trois parisiens mais on s?est rencontré à la Fac à Bordeaux, il y a 6 ans. On a commencé à jouer ensemble sous le nom « The Migraine Institut ». Ensuite, on a eu trois années un peu vides car Julien (le bassiste actuel) voyageait pour ses études. C?est en 2002 qu?on s?y est vraiment mis et qu?on a formé Bristish Hawai.

Pourquoi ce nom d?ailleurs ?
C?est un délire. Un jour, Julien avait un pantalon de costard avec une chemise hawaienne. Un pote en rigolant, lui a dit : « t?as un look British Hawaii ». On a trouvé ça marrant et on a gardé le nom. En plus, cette idée de contraste caractérise assez bien notre musique.

Qui sont les British Hawaii ?
Julien G. chante et tient la guitare. L?autre Julien tient la basse. Il fait de la musique depuis des années, a fait de la guitare, c?est pour cela qu?il y a des solos de basse. Le batteur vient de Reims et est moitié anglais, moitié français.

Votre musique balance entre garage, pop et punk-rock. Quelles sont vos influences ?
On en a beaucoup mais les majeures, c?est Pixies, Pavement, Supergrass et Neil Young. On compose souvent en faisaint des jam et c?est Julien G. qui écrit les paroles. Les chansons parlent de ces sentiments du moment ou d?histoires un peu délirantes. On n?est pas des virtuoses donc on privilégie des morceaux courts, dynamiques, rock.

Hors-mis sur scène, où peut-on entendre votre musique ?
Sur notre site web, sur la compile Inrocks 2004. On a enregistré une démo 10 titres aussi.

C?est la première ?
On a enregistré plusieurs démos nous-mêmes dans des petits studios. Le son n?était pas génial et on ne pouvait pas en faire grand-chose. En 2002, on a donc enregistré 10 nouveaux titres dans un studio à Colombes.

Le dernier titre, « Too much Space », acoustique très calme, contraste un peu avec les autres titres plus électriques et punk. C?est une ouverture sur un autre répertoire ?
Julien G. a un projet de groupe acoustique « Hey Hey My My » en référence à Neil Young. Les compos acoustiques, qui ne correspondent pas vraiment à British Hawaii, sont plus destinées à ce projet.

Vous avez vite tourné avec votre première démo ?
Oui, on a joué au House of Live en 2003 puis on a rencontré nos managers actuels. Et on a eu de plus en plus de dates : le Nouveau Casino, la Scène, les Bars en Trans à Rennes, le Off à Bourges? On a aussi joué à Londres où on a été diffusé sur la radio XFM.

Et votre première partie de Black Rebel Motorcycle Club à l?Elysée Montmartre, c?était comment ?
On a participé et gagné à un concours sur Ouï FM. C?était sympa. Quand on est arrivé pour la balance, ils avaient installé leur gros matos, des trucs énormes, l?autre groupe de première partie aussi. On n?avait pas le droit d?y toucher ni même de déplacer le moindre truc. Donc, on s?est installé devant tout cet attirail. C?était assez marrant de décharger nos petits amplis de la super 5 dans cette salle, à côté des camions de roadies?.

Vous avez d?autres plans pour des concerts de ce type ?
C?est assez dur. Les labels font jouer en première partie des groupes de leurs maisons et donc ce n?est pas évident de se placer sur de tels concerts. Les programmateurs ne prennent pas beaucoup de risque et peu osent mettre un groupe autoproduit en première partie de concert. Par exemple, Superbus en première partie de Weezer? c?était assez étrange. Le public n?est pas le même mais ça doit être le même label alors?.

Vous pensez que les radios peuvent pallier à ce trust des maisons de disques ?
C?est un peu le même problème avec les radios. En général , il faut avoir un label pour être diffusé. Certaines radios diffusent des groupes indés mais il s?agit essentiellement de groupes signés. Certaines radio, comme Le Mouv ou Radio Néo, essayent de faire une place aux autoprods et permettent à des groupes de se faire connaître. En fait, il faudrait que la barrière entre ces 2 types de promo radio soit plus fine.

Vous avez des propositions de labels ?
On a eu quelques contacts avec des labels. Mais, ils nous reprochent de ne pas avoir assez de style sur scène? genre pas les fringues déchirées ou sauter partout? Nous, on fait la musique qu?on aime. On se fait plaisir et on met tout ce qu?on peut dedans. On se fout d?avoir du style pour être fashion ou rentrer dans un moule. Donc, voilà, on n?a pas envie de se forcer à se trouver un style qui n?est pas le nôtre. D?ailleurs, les Pixies ou Pavement, pour ne citer qu?eux, n?ont pas plus de style vestimentaire que nous et ça ne les a pas empêchés de percer. Ca n?empêche pas nos concerts d?être dynamiques. Et puis, on nous dit aussi qu?on ne chante pas en français.

?l?éternel débat sur la légitimité de l?anglais dans le rock. Vous pensez que ça va vous bloquer longtemps ?
Plein de groupes indés français connaissent cette question. Des groupes comme Exsonvaldes ou Hopper ont énormément de mérite d?avoir sorti des autoprod et pour leur parcours. On commence à prendre conscience que la scène indé cache de bons groupes et qu?il ne faut pas s?arrêter au fait qu?ils chantent en français ou en anglais.

Vous pensez vraiment que ça peut bouger sur la scène française ?
Oui. Il se passe quelque chose actuellement, ça commence à bouger. A Paris, il y a beaucoup de groupes, dans différents styles et donc forcément, du bon et du moins bon. C?est donc assez dur de fédérer une scène rock indé mais on a l?impression que depuis 1 an ou 2, il commence à se passer quelque chose. Une nouvelle scène semble pouvoir percer et suscite de l?intérêt, comme tous ces groupes jeunes : The Parisians ou The Naast. C?est intéressant.

Vous jouez le 16 février à Boutick Rock à Bruxelles et le 17 aux Inaperçus à Paris. Qu?attendez-vous de ces festivals ?
On en attend de se faire connaître du public. Si on touche un label, ce serait le top mais la priorité, c?est conquérir un public et se faire plaisir.

Chroniqueur
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