"> Interview de Ekova - Indiepoprock

Interview de Ekova

Installés confortablement dans les loges de la Lune des Pirates, c’est Medhi, le luthiste qui s’apprête à répondre à nos quelques questions tandis que Dierdre, la chanteuse tente de soigner sa voix malade et qu’Arach, le percussionniste joue avec le chien du groupe.

Comment vous êtes-vous rencontré ?
Nous sommes nés tous les trois sur un continent différent mais il n’y a rien d’extraordinaire à raconter, si ce n’est qu’on s’est rencontré. Ca n’a pas été une rencontre sur le sommet de l’Himalaya ou dans une magnifique forêt par exemple. On s’est rencontré à Paris par le biais d’amis. Arach et Dierdre jouaient déjà ensemble, et moi j’ai rencontre Arach par un autre biais. Puis je me suis rendu compte qu’ils jouaient ensemble et Dierdre m’a également contacté par un autre biais.

Vos parcours musicaux étaient-ils très différents ?
Chaque individu vit la musique à sa manière, chacun a ses intérêts propres et des choses qu’il apprécie. Forcément il y a toujours un paramètre culturel qui joue. Donc en fait on s’est tous retrouvé à vivre à Paris dans les années 80,90 même si Arach était là un peu avant et c’est ce qui nous a rapproché.

En quelle langue chantez-vous ?
Dierdre a toujours chanté et un jour elle a décidé de chanter sans paroles. Comme elle le dit, elle s’est sentie tel un oiseau sorti de sa cage, dans le sens où quand on ne dépasse pas le langage, il peut parfois aussi emprisonner l’expression, la pensée. Dans cette optique elle a développé un chant, une langue de musique, en quelque sorte une langue purement musicale. On ne peut pas proprement parler d’une invention étant donne que ce n’est pas une véritable langue avec un lexique, des étymologies : chaque syllabe ne signifie pas quelque chose.

La signification réside donc davantage dans la manière dont Dierdre chante ?
Oui, voilà . Moi si j’écoute de la musique camerounaise bien chantée, quelque part ça ne me dérange pas de ne pas comprendre les paroles. Parfois on est même déçu quand on les comprend ! Quand on était gamins ça nous est tous arrivés d’écouter des groupes, de les adorer et puis un jour on comprend qu’il dit « viens chérie… » et c’est super macho ou je sais pas quoi .J’avais lu une fois un article sur le machisme dans Led Zeppelin, et j’avais toujours écoute sans jamais réaliser.

Que signifie le nom Ekova ?
Ca vient de la base du mot qui est eko (echo) et le suffixe -ova qui représente la féminité.

Comment faites-vous pour transposer les morceaux sur scène ?
Sur scène on simplifie quand même au maximum parce que les concerts, au même titre que le théâtre, demandent énormément de logistique. Personnellement je n’ai qu’un luth, c’est tout et c’est déjà beaucoup ! Parfois on s’aide justement des machines (notons sur scène la présence d’Hermione, djette française) pour mettre un élément qui serait compliqué à rajouter à tel ou tel moment parce qu’on est déjà en train de jouer.

Visiblement vous avez davantage utilisé de machines sur le second album ?
Disons qu’on n’a pas appliqué la même méthode que sur le premier. On avait des morceaux auxquels on ajoutait des machines alors que sur le deuxième on avait pas mal de morceaux qui partaient de machines et auxquels on a rajouté nos instruments. C’était une façon très différente de procéder.

Le fait de réaliser un album de remixes par d’autres artistes vous a-t-il incité à utiliser plus de machines ?
Disons qu’il y a eu une espèce d’effet qui a fait que lorsqu’on a enregistré le premier album, on ne disposait pas de moyens pour utiliser de machines. Donc on a travaillé avec quelqu’un qui est d’ailleurs très doué et talentueux dans ce domaine et qui s’appelle Cyril Dufay. Il a également travaillé sur le deuxième album. On a fait ce premier album, après en concert on a appliqué par nos moyens les machines, et au fur et à mesure de la tournée, tout cela s’électronisait beaucoup. Mais quand on a parlé de faire un projet remix, ce n’était pas hors contexte puisqu’on était nous même dans un cheminement plus électronique. C’était sympa étant donné que ça faisait participer beaucoup de monde, puisqu’on avait choisi de remixer tous les titres et non pas un seul dans le but de faire un single, ce qui est une autre technique. Là, ça restait purement artistique. Il y avait pleins de couleurs, pleins de touches différentes et de façons d’aborder les morceaux et en cela c’était intéressant. Mais ça ne nous a pas spécialement influencés : ce n’est après ça qu’on s’est dit « tiens on va faire aussi de l’électronique sur scène ou sur le prochain album ».

Comment ça se passe pour écrire les morceaux ?
Un bon stylo, une bonne feuille (rires). Non, on n’écrit rien, comme beaucoup de gens aujourd’hui, je crois. Il y a d’autres façons de concevoir la musique que le solfège. Ca peut venir d’une idée mélodique, ça peut venir d’un rythme, d’un sample…Tout est possible en fait, on n’a pas une méthode bien précise.

Comment surviennent vos participations individuelles à d’autres projets ?
Depuis le temps qu’on fait de la musique, on connaît des gens qui peuvent parfois avoir besoin de percussions, de luth ou encore d’une voix. Alors on nous appelle. Au niveau live on ne fait pas grand chose à côte parce que c’est un peu compliqué de gérer différentes tournées en même temps. Du coup on s’accorde des choses plus ponctuelles comme le studio.

Arach, le mot de la fin ?
Au revoir !

Chroniqueur
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