En 2007, verra-t-on enfin le successeur de « Time We Spent Together » ? (sorti en mai 2004)
Simon : Oui !
Antoine : Possible. On n’est qu’au début de l’année donc oui, c’est possible, envisageable.

Une date approximative de sortie ? Ça fait quand même trois ans !
Simon : On ne pensait pas que ça nous prendrait autant de temps. On a tourné pendant un an et demi. On avait commencé à écrire puis on a eu besoin de quelques mois sans projet, des vacances. Ça fait un an qu’on a une idée précise de l’album lui-même et des morceaux mais on ne savait pas comment l’enregistrer, avec qui et chez qui le sortir. On a finalement rencontré par hasard la personne avec qui on a enregistré le disque et avec qui on est en train de le mixer : Alex Firla (qui a travaillé sur le premier album de Phoenix). C’est une rencontre intéressante pour nous, on s’est dit que ça valait le coup de prendre le temps de bien le faire. On a rajouté une année de plus à l’attente, en tout cas pour nous. Si d’autres gens que nous attendent ce disque ça fait plaisir, c’est bien.

Pour vous avoir vu récemment en concert, on peut dire qu’on a remarqué un changement dans les morceaux. On dirait que c’est plus basé sur des ruptures de rythme ou des contrastes à l’intérieur d’un même morceau. Est-ce quelque chose de voulu ou un processus naturel ?
Antoine : J’aurai plutôt parlé de contrastes entre les morceaux et plus de variété, de relief à l’intérieur d’un même concert ou dans l’ensemble des nouveaux morceaux.
Simon : Dans les morceaux aussi.
Antoine : Aussi, mais peut-être qu’on le ressent un peu moins. Les morceaux semblent quand même avoir une unité.
Simon : C’est un processus naturel dans notre façon d’écrire. Après ce premier disque qu’on a voulu très linéaire, on a eu envie de tester plus de choses. On n’a pas encore d’analyse très poussée de notre évolution. On sait que ça ne va pas ressembler à « Time We Spent Together », que ce sera différent et mieux, a priori. Il y a beaucoup de choses qu’on se retenait de faire. Mais là on a à peu près tout fait, tout ce qu’on avait en tête. Parce qu’on a été beaucoup poussés aussi par Alex qui sur cet album a fait un véritable travail de réalisation, de production, en nous poussant dans nos retranchements parfois.
Antoine : Il va y avoir des trucs dans cet album qui sont propres à lui, que ce soit au niveau arrangements, structures… Pour le mixage, il propose un mixage, parfois on arrive on trouve ça super et y a très peu de choses à retoucher, parfois ça nous plait moins, on lui dit et on change. Mais il propose carrément une vision du morceau.

Les versions studio ressembleront-elles aux versions live qu’on connaît ?
Antoine : Oui et non. Certains seront assez proches de ce qu’on a fait en concert. Car il s’est avéré après écoute, réflexion que les versions figées telles qu’on les faisait en concert étaient les mieux adaptées, par exemple Lost Lights ou Sunlight. D’autres vont être assez différentes, car il y a un véritable travail de réarrangement en studio.
Simon : Toi tu connais les premières versions live, après le travail en studio a influencé le live et dans le set qu’on prépare, certains morceaux ont pas mal évolué. Après en live ça reste plus sur l’énergie, car il y a un paquet d’arrangements, claviers, chœurs, qu’on a fait sur cet album qu’on refera pas sur scène… Peut-être qu’on fera un concert avec un orchestre symphonique comme tout le monde…Si on peut se permettre de le faire un jour ce serait bon signe.
Antoine : Moi ça me tenterait beaucoup d’écrire les arrangements.

En allant sur la page MySpace d’Exsonvaldes, on tombe sur un profil intriguant : Heyday. Qu’est ce que c’est ?
Simon : Alors, c’est un peu confus. Martin s’est déboîté l’épaule en septembre dernier. Il n’a pas pu jouer de batterie pendant 3 mois mais il avait quand même envie de faire de la musique. Alors sur son ordinateur il s’est mis à faire des remixes très influencés par ceux que notre ingénieur du son, Patrick, avait fait de nos morceaux. Il a remixé quelques morceaux d’Exson et il y en a deux qu’on trouvait particulièrement marrants, même bien, vraiment bien : Last Year et PPM. Et on voulait les faire écouter. Mais comme ces morceaux seront sur l’album d’Exson, on ne voulait pas sortir ça maintenant sous le nom d’Exsonvaldes, donc on a créé une page MySpace avec un faux nom. On a envoyé ça à quelques personnes et ça a plu aux gens.

Vous avez été contacté par un label…
Simon : Oui, un tout petit label américain qui nous a fait une proposition pour sortir un disque. C’est pas fait et on n’est pas sûr d’avoir l’intention de le faire. Mais ça nous a ouvert des horizons nouveaux, on s’est mis à écrire des morceaux dans cette optique, on a une dizaine de trucs en chantier, peut-être que ça ne servira à rien, peut-être qu’un jour Heyday existera vraiment avec un disque, peut-être que ce sera le troisième album d’Exsonvaldes. On n’en sait rien. Mais en tout cas, c’était rafraîchissant de faire ça, dans un moment où le travail sur l’album d’Exson commençait à être un peu long.

Mais Heyday ne va pas remplacer Exsonvaldes ?
Simon : Non, certainement pas. Bon, moi je n’ai jamais cru à la légende MySpace : ce groupe qui vient de nulle part et qui est découvert sur MySpace. Arctic Monkeys ou Lily Allen, il n’y a pas que MySpace dans l’histoire. Donc nous quand on a reçu cette proposition, on a essayé de pas trop s’emballer et je pense qu’on a eu raison parce que ce n’est pas sûr qu’on sorte un disque…

Sinon, l’électro c’est quelque chose qui vous attire ? L’utilisation de samples…
Simon : Sur deux ou trois morceaux on travaille avec des samples sur scène. Il y a des versions qu’on ne peut absolument pas jouer sur scène, parce qu’on n’est que quatre et aussi parce que ce sont des sons qui ne sont pas des sons de batterie naturels, ou parce qu’il y a des samples un peu bizarres, c’est des programmations qu’on veut lancer… Ce qu’on écoute, ce qu’on aime bien c’est l’écurie Morr Music, style Lali Puna, Notwist… bon, c’est des gens qui écrivent des chansons. Nous on écrit des chansons et selon les envies du moment on les arrange d’une façon ou d’une autre.

Dernière question : quels sont vos coups de coeurs musicaux?
Simon : Il y a beaucoup de redécouvertes. Travailler avec Alex Firla (on ne dira pas son âge mais il est plus âgé que nous)… Notre musique lui a fait penser à plein de choses qui ne sont pas forcément nos références et donc on s’est remis à écouter, des trucs qu’on a écouté une fois pour découvrir. On s’est fait une période un peu New Wave, Gothic 80’s, on écoutait Bauhaus, Killing Joke, Magazine… Après, récemment, El Perro Del Marr, The Blow… En 2006, Phoenix. Ca a été le disque que j’ai le plus écouté. J’ai pas eu de choc cette année comme l’année d’avant avec Death Cab For Cutie qui était parfait…
Antoine : J’ai complété ma discothèque, par exemple y a le nouveau Bloc Party qui vient de sortir mais j’ai acheté le premier en soldes.
Simon : Ah si, maintenant je me rappelle les disques que j’ai achetés récemment : Whitest Boy Alive, un projet de Erlend Oyle de Kings of Convenience. Je me suis racheté des vieux Kate Bush et Martin s’est acheté des Michael Jackson, mais c’est bien aussi.

Crédit Photos: Maddy Julien

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