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Interview de James Wolf

Interview de James Wolf

Comment as-tu commencé à faire de la musique ?

Quand j’étais très jeune, j’avais une prof de chant avec laquelle j’avais des cours tous les samedis. J’ai commencé à écrire de la musique avec elle quand j’avais 14 ou 15 ans. Puis j’ai commencé à produire ma musique : quand j’ai eu 18 ans, j’ai produit 2 morceaux. L’un d’eux s’intitule Slave to the Audio. Girls Aloud le voulait pour un de leurs albums mais j’ai finalement décliné et j’ai arrêté la musique jusqu’à avoir 22 ans.

C’est là que le groupe Bitches With Wolves a commencé. Tu le sais peut-être déjà : ça a commencé à une fête. Il y avait un promoteur de club. On discutait et il me disait de créer un groupe avec mes potes. Je lui ai répondu que j’avais déjà un groupe qui s’appelle Bitches With Wolves, que nous étions super connus en Scandinavie, que nous avions sorti un EP intitulé « Red Lipstick Massacre Part 2 », que nous avions un morceau qui s’appelle You Can’t Piss To This et que nous étions super importants dans la scène underground à Stockholm. J’ai vraiment joué avec ce pauvre homme. Mais tu sais, tu commences à faire une blague avec tes potes et puis ça devient de plus en plus gros.

 

Il t’a vraiment cru ?

À 100% ! Je me suis réveillé le lendemain et j’avais des dates de concerts inscrites sur mon bras et une salle. Je me suis dit qu’il fallait absolument que j’y joue. Mes amis ne voulaient absolument pas aller sur scène pour chanter You Can’t Piss To This. Rien à foutre, je le fais.

Je suis rentré chez moi. Quelques jours plus tard j’ai reçu un appel de Robert Delaney. Il cherchait à joindre Bitches With Wolves pour leur dire qu’il était auteur et qu’il voulait travailler avec le groupe. C’est comme ça que tout a commencé.

 

Comment es-tu passé de Bitches With Wolves à James Wolf ?

Bitches With Wolves a commencé en chantant dans des bars avec juste un DJ derrière moi. Rapidement, j’ai joué dans des festivals, j’ai fait une tournée en Irlande avec un vrai groupe, je chantais ma propre musique, ma musique passait à la radio. C’était vraiment génial.

Après avoir sorti mon EP « Hurricane », je me suis dit que j’arrivais au bout de ce que je pouvais faire et je voulais repartir de zéro. J’ai emménagé en colocation avec Jake Shears des Scissor Sisters. C’est un mec génial et un super pote. Il organisait des sessions d’écriture pour David Guetta, Kylie Minogue ou des artistes du genre, où il avait l’habitude de m’emmener. Lors d’une session, j’ai pu rencontrer un producteur de David, Tom Neville, et c’est là que tout a commencé. Je lui ai parlé de moi et nous avons commencé à faire de la musique ensemble.

 

Tu voulais renouveler ta musique ?

Je ne voulais pas refaire ce que je faisais avant. Je voulais que ça soit frais, avoir mon propre son et m’éloigner de l’électro-pop créée avec Bitches With Wolves. J’ai donc commencé à travailler là-dessus il y a 2 ans environ. Depuis je suis rentré en studio, à écrire et à enregistrer, à travailler avec plein de gens différents. J’ai pu travailler avec le mec qui a fait l’album de London Grammar (Roy Kerr) ou avec The Nexus qui ont bossé avec Lana del Rey.

 

Tu as sorti Heart & Soul en janvier 2014. Can’t Get Enough vient de sortir en 2015. Il s’est passé quoi pendant cette année ?

Can’t Get Enough devait sortir beaucoup plus tôt. Mais après avoir sorti Heart & Soul, je n’avais pas vraiment fait de plan pour la suite. J’ai du y réfléchir. Quand je suis retourné en studio, j’avais envie de tempo plus rapide, de plus de fun et nous avons commencé à travailler sur Can’t Get Enough. Quand le morceau a presque été achevé, ça nous a pris beaucoup de temps d’ajuster la ligne de basse pour qu’elle s’accorde bien, avec des aller-retours qui ont duré un bon mois. Entre l’écriture des paroles et ça, ils nous a fallu quelques mois pour obtenir le titre qui devait initialement sortir en octobre.

Puis, j’ai signé avec un label qui a finalement décidé de repousser la sortie en janvier pour s’occuper de la promo comme il faut.

 

Peux-tu nous parler du clip de Can’t Get Enough ?

En fait, je voulais une vidéo qui soit inspirée de toutes les choses dont je ne pouvais pas me passer, littéralement à ce que signifie le morceau. Je voulais une vidéo basée sur de l’animation avec un peu de performance jusqu’à ce que je rencontre Lewis Kyle White. Nous avons parlé de ces différents univers dans lesquels je suis. Je suis vraiment obsédé par la Grèce Antique et il fallait vraiment qu’il y en ait une influence forte. Ça a donné cette vidéo au style vaporwave. Durant le tournage, j’étais sur un podium comme Beyoncé, à danser comme dans le clip Baby Boy. C‘était génial.

Le clip du prochain single Deeper sera complètement différent, juste en noir et blanc avec des contrastes.

 

 

C’est important le visuel pour toi ?

C’est une extension de ce que je suis. L’une des choses géniales quand tu fais de la musique, c’est de pouvoir t’exprimer, créer des visuels, et prendre part à toutes ces aspects super intéressants. Les clips sont vraiment importants parce qu’ils donnent la possibilité de s’amuser, de mettre des fringues incroyables et de prendre son pied. Ça serait vraiment dommage si je ne prenais pas part au visuel. C’est un autre acte de création et j’adore ça.

 

Tu préfères travailler seul ou t’entourer d’autres artistes ?

J’aime bien avoir la main sur tout. J’aime collaborer avec des gens et leur faire confiance. Tant que je sais comment les choses se passent, je ne me soucie pas que ça puisse être mal fait. Deux cerveaux travaillent mieux qu’un seul. Ils viennent avec leur expertise en matière de visuels et améliorent mes idées.

 

Can’t Get Enough a été remixé par Petite Noire et Heart & Soul par Azari & III. Tu peux nous parler de ces collaborations ?

J’ai rencontré Petite Noire par un ami. Il est originaire d’Afrique du Sud mais habite à Londres. C’est un mec vraiment super gentil avec une voix incroyable. Le remix m’a intéressé parce qu’il est différent du style de musique qu’il fait lui-même. Quand j’ai entendu le remix, j’ai de suite adoré.

En ce qui concerne Azari & III, je les ai contactés en tant que fan absolu depuis des années. Ils ont écouté le morceau et ont été d’accord pour le remixer.

 

Il y a des artistes français avec lesquels tu voudrais collaborer ?

J’aime le son disco français. Mais j’aimerais bosser avec des artistes comme Justice.

 

Et sinon d’autres artistes plus internationaux ?

J’adore The Magician. C’est un producteur belge. Je suis un grand fan, depuis qu’il était dans le duo Aeroplane d’ailleurs. Je suis allé à plusieurs de ses shows pour le voir mixer. À chaque fois qu’il vient à Londres ou en Irlande, j’y vais. Sa musique est géniale : c’est à la fois de la musique dance mais assez chaude sans être trop minimale et avec beaucoup de personnalité.

 

Tu as déjà essayé de le contacter ?

Pas encore. Mais je l’envisage.

 

 

Une tournée à venir ?

J’espère tourner plus tard cette année. Je ne sais pas encore comment ça va se dérouler donc je ne peux encore rien dire.

 

Tu veux faire un album ou rester avec des formats de type EP ?

Je veux faire un album. Je pense que les EPs sont bien au début de ta carrière parce qu’ils sont rapides à sortir pour garder les gens attentifs. C’est un moyen intelligent de t’introduire à un public. Tu es en construction permanente, puis tu sors un album et tu peux jouer dans de gros évènements. La façon dont le monde musical fonctionne aujourd’hui réside dans le fait d’entretenir l’information avec ton public.

Mais si tu es nouveau et que tu veux sortir directement un album, eh bien fais-le. Les gens ne se jettent plus sur les artistes comme ils le faisaient avant, parce qu’il y a tellement d’autres choses à voir. Il est facile d’être distrait.

 

Tu écoutes quoi en ce moment ?

J’adore Tove Lo. C’est de la pop music mid-tempo, avec à la fois de la force et de l’énergie qui rendent sa musique géniale.

J’écoute à nouveau beaucoup Róisín Murphy parce qu’elle revient. C’est une héroïne pour moi parce qu’elle est irlandaise comme moi et qu’elle fait de la dance ou de la pop de façon similaire à ce que je fais.

J’écoute aussi à nouveau l’album « Voyage » de The Sound of Arrows, Years & Years, Azealia Banks et son brillant Chasing Time.

J’ai une énorme bibliothèque musicale. Et j’aime écouter aussi bien de nouveaux albums que des anciens.

 

Il se passe quoi en cette année 2015 pour toi ?

Mon nouveau single Deeper sort en février. Puis l’EP « Oxytocin » dont il est issu sortira en mars. Puis je vais sortir une reprise que je suis en train de terminer. Elle sortira pour avril/mai. Il y aura certainement un autre single et un autre EP pour l’été, et éventuellement une tournée à la rentrée.

J’ai vraiment envie de sortir beaucoup de musique cette année et continuer à travailler là-dessus depuis que les choses bougent avec Can’t Get Enough. Je veux vraiment capitaliser là-dessus et produire plus de musique si possible.

 

 

« Can’t Get Enough » est sorti le 15 janvier sur le label Love & Other. « Deeper » est sorti le 2 mars.

Interview réalisée le 26 janvier.

Remerciements : James.

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