Interview de Maria Blonde
1) Pouvez vous faire une présentation rapide du groupe? Comment vous êtes vous formé?
Dave : On existe depuis avril 1999, on vient de Libourne dc (à côté de Bordeaux) et nous sommes 3 : Yann à la batterie et au chant, Maca à la basse, et moi à la guitare et au chant. Je connais Maca depuis 1989 et on a commencé notre 1er groupe vers 1991 où on tentait de jouer comme les Béruriers noirs (rires). J’ai rencontré Yann dans une soirée, et je lui ai proposé de jouer ensemble et voilà. En 2000-2001, on avait intégré une autre guitare avec Julien (qui est maintenant avec Basement) mais il s’est avéré que la formule du trio nous correspondait le mieux.
2) Quels sont vos antécédents et vos influences?
D : Personnellement, j’ai beaucoup écouté des groupes à tendance pop et noise. Ce qui me plaît le plus, c’est le côté triste des morceaux. En vrac, je pourrai citer Pixies, Les Thugs, Drive Blind, Portobello Bones, Sleeppers, Girls vs boys, Chokebore, Blonde redhead, Shellac, Unwound, Deity guns, Mineral, Slint, Get up kids, Radiohead, Mogwai, Sans secours…. Plus récemment, Yage, Yaphet kotto, Engine down, Envy…
Yann : C’est tout David ? personnellement j’écoute aussi Trans am, Sigur ros, des groupes du label B-Core comme Aina, Standstill, No more lies, et aussi un peu de hip hop (Lunatic, La caution, La rumeur).
3) Vous avez sorti une demo 5 titres plutôt remarquée, puis un split avec Bumblebees. Je crois q’un album est en préparation, pouvez vous nous parler de votre évolution?
D : On a d’abord sorti une première démo 7 titres en janvier 2000 avec un côté assez hardcore. Puis, celle qui nous a ouverte pas mal de portes, elle a été enregistré en juin 2001 au studio odette productions. Elle est beaucoup plus ‘pop noisy’. On a pas mal été surpris car on a eu pas mal de bonnes critiques, d’interviews et de playlist radio. On a fait aussi des concerts. En septembre 2002, on a sorti avec les Bumblebees un split 45 t qui a été bien accueilli. Actuellement, malgré des difficultés de timing liés à des obligations professionnelles, des contraintes de locaux de répétitions, nous enregistrons en avril 2003 au studio Le Chalet (Seven Hate, Sleeppers, Tiersen). Il sortira fin septembre 2003 sur Lucane rds et Odette productions et sera distribué par mosaic music.
4) A quoi ressemblera votre prochain album?
D : Déjà, on peut dire que les morceaux seront beaucoup plus travaillés et plus matures. Avec du recul, on s’est aperçu qu’on a jamais réellement bossé les structures de nos morceaux. Notre objectif premier était de faire passer une certaine émotion avant tout. Ca sera toujours le cas mais maintenant, on s’applique sur les transitions, le placement des notes, des coups de grosse caisse, etc…On est pas des techniciens mais on veut que les morceaux soient bien exécutés. C’est une petite révolution pour nous dans la manière de travailler et on avance donc beaucoup moins vite. Y : On espere en faire pleurer un max !
5) La pochette du split est plutôt originale, évoque-t-elle quelque chose de particulier? Qui en est à l’origine?
D : Alors ça, il faut le demander à Gaël, la personne qui s’occupe de pochettes. C’est un ami de Yann depuis les beaux arts. On lui laisse carte blanche à chaque fois, et c’est vrai qu’on aime bien son style qui va bien avec la jaquette du 45t. Là pour l’album, ca sera beaucoup plus sobre, enfin je pense.
6) Pourquoi chanter en anglais? qui compose et écrit les paroles? de quoi parlent vos chansons?
D : On chante en anglais parce qu’on trouve que ça sonne mieux et puis on est pas assez balaise pour chanter en français. On a des paroles assez directes et intimes. Alors, pour moi, je me réfugie derrière l’anglais. Les paroles sont faites par Yann et moi. Les chansons parlent très souvent de déceptions sentimentales, de l’angoisse d’être seule, d’être hypocondriaque… Pour la composition des morceaux, généralement j’arrive avec les idées, et après chacun apporte son truc.
7) Que signifie pour vous l’emo? est ce plus q’une simple etiquette ?
D : Réellement, si emo ça veut dire emotion(el), j’en écoute depuis toujours. Je n’ai jamais aimé les musiques festives. Pour moi l’emo, c’est MINERAL. Mais le premier groupe en France qui m’a fait chialé, c’est Portobello bones avec l’album Nu en 1995. Et on disait à l’époque que c’était de la noise. C’est comme pour le punk, chacun a sa propre définition du punk. Et bien je pense que chacun a sa definition de l’emo. Honnêtement les soit disant groupes de Punk emo ne me font pas du tout trippé.
Y : Je pense que ton passé influence la musique que tu joues.
8) De quels groupes actuels français vous sentez vous proches?
D : Musicalement, j’adore Tang, Elevate newtons theory, Bumblebees, Dead Pop Club, les ex Conrad et Higgins, Metronome Charisma. Et puis on s’entend bien avec Second rate, Devon miles, Naked, Car crash, Gravity Slaves, Flying donuts, Sexypop, Atomic garden…
9) Vous avez crée une nouvelle structure, Lucane Records, pouvez vous nous en parler? Et Melmack Records? Quelles ont été vos motivations?
D : Lucane records a été créé avant tout pour gérer les activités de Maria Blonde (production, promotion, management, etc…). C’était juste une question de se prendre en main et de se responsabiliser. Je gère le management et Yann et Maca s’occupent du booking. Vu que les activités de Maria Blonde ont pris un peu d’ampleur au fil des années, on travaille avec Thierry du label Odette productions (Kim,Pull…) pour les grosses sorties. Depuis peu, on a une activité de radio avec l’emission Melorock sur Libourne et webzine sur www.melorock.com. Melmack rds c’est le label des Bumblebees.
10) Quels sont vos derniers coups de coeur au ciné? en concerts? En disques? en bouquins?
D : Niveau ciné, je n’y vais plus depuis longtemps… Niveau concert, j’ai bien apprécié récemment celui de Girls against boys et de Metronome charisma. Pour les disques, je flashe en ce moment sur Engine Down, tous les albums. Pour les bouquins, je ne lis actuellement que des fanzines et puis les quotidiens pour m’informer de l’actualité.
Y : Au cinéma, le dernier Cronenberg m’a filé une claque, je pense que ce genre de films est une source d’inspiration pour composer nos morceaux. Il y a aussi la trilogie des ring (films d’horreur japonais) et bien sur Mulholland drive. Au niveau des disques, j’écoute de plus en plus de musiques électroniques (Trans am, Radian, IF et plus récemment console).
11) Quel question aimeriez vous qu’on vous pose plus souvent ? :-)
D : Drôle de question! (rires). Est-ce que les Maria Blonde sont ils les vrai sex-symbol de la scène pop noise française ??
Y : Oui, est ce qu’avec tout ça on a le temps d’aimer ? je répondrais que c’est dur.
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