"> Interview de Seabear - Indiepoprock

Interview de Seabear

Après avoir autoproduit et distribué l?année passée « Singing Arc EP », Sindri Mar Sigfusson alias Seabear s’est entouré de quelques musiciens pour la scène, qui ont finalement intégré ce que l?on peut aujourd?hui appeler un groupe. Ils ouvriront le 9 mai prochain le festival Islande Mon Amour !, consacré à la nouvelle création musicale islandaise. L?occasion de nous entretenir un peu avec la tête pensante de cette formation, d?autant que le premier album est en préparation.

Pour le public français qui ne vous connaît pas encore très bien et qui vous découvrira lors de la soirée « Islande Mon Amour ! », est-ce que vous pourriez un peu nous présenter votre groupe ? Comment celui-ci s?est-il formé ?
Le groupe se compose de deux garçons et d?une fille. Ça a été à une époque seulement moi mais j?ai rapidement proposé à deux amis de jouer avec moi sur scène. Il était déjà prévu qu?ils m?aident sur le nouvel album mais après avoir joué pendant quelques concerts, c?était tellement cool qu?ils ont décidé d?intégrer le groupe, et maintenant nous sommes trois.

Vous avez eu d?autres expériences musicales avant cela ?
On a tous joué dans des groupes avant mais rien de sérieux. Je fais aussi de la musique avec mon ami Arni Rom dans le groupe Rokref et nous avons créé le label Poundfawer avec lequel nous sortons nos musiques les plus bizarres. Ce sont plutôt des musiques expérimentales. Orn joue de la guitare depuis un moment quant à Guggý, elle suit une formation de violoniste classique.

Votre univers est assez mélancolique, ce qui est assez courant dans le songwriting folk. Quels sont les artistes qui sans forcément vous avoir influencé directement ont néanmoins déclenché en vous l?envie de faire ce genre de musique ?
Je dirais peut-être Nick Drake, Tom Waits et Dylan.

Sindri, penses-tu que le dépouillement de tes compositions, te permette d?accentuer les émotions que tu souhaites faire passer ? Est-ce en tout cas ta volonté ?
Oui. Beaucoup de chansons sont lentes, en mineur et souvent ça parle d?espérer, d?attendre qu?une chose arrive. Je pense que la musique fonctionne bien pour ça.

Dans quelles conditions s?est passé l?enregistrement de « Singing Arc EP » ?
Cela s?est fait assez rapidement. J?habitais dans la maison de mes parents à cette époque et j?ai tout enregistré dans l?entrée quand personne n?était à la maison parce que l?ordinateur avec lequel je travaillais faisait trop de bruit pour être dans la même pièce que le micro. J?ai mixé et masterisé moi-même avec mon ordinateur, et c?était fait.

On sent dans les compositions et les arrangements une volonté de sortir d?une certaine linéarité que peut connaître le songwriting en général, certains aspects un peu imparfaits qui donnent un peu plus de vie à l?ensemble. Qu?en penses-tu ?
Je suis assez adepte des accidents en musique. Quelques chansons sur « Singing Arc » sont aussi une sorte d?expérimentation autour d’un univers sonore. Certaines ne sont pas tout à fait en rythme et certains instruments sont légèrement désaccordés mais ça me convient. Je dirais que les chansons du nouvel album sont structurées de manière un peu plus conventionnelle mais elles sont toujours imparfaites.

Est-ce que tu souhaiterais avoir un peu plus de moyens, notamment en matière d?arrangement, plus de cordes, etc. ?
Pour le premier album, je n?avais pas vraiment pensé à ça. J?essayais juste de faire sortir le meilleur de mes instruments et de mon matériel. Pour l’album sur lequel je suis en train de travailler, j?ai plus de temps parce que je ne le fais plus dans ma chambre mais dans une cave que j?ai transformée en petit home-studio. Il y aura des instruments plus variés et plus d?arrangements. J?ai toujours voulu plus d?instruments?

Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce premier album ? Vous avez composé un peu plus en groupe cette fois-ci ?
Nous travaillons dessus, il s?appelle pour le moment « Waiting In The Paper Sea ». J?avais déjà écrit la plupart des chansons avant que Guggý et Orn ne rejoignent le groupe mais ils ont écrit la plupart de leurs parties dans les chansons et certaines chansons ont un peu changé pendant les répétitions. Peut-être que le prochain sera un effort plus collectif.

Pour changer un peu de sujet, connaissez-vous les groupes avec lesquels vous jouerez pendant la soirée « Islande Mon Amour ! » ? Qu?en pensez-vous ?
Oui, j?en connais quelques-uns personnellement et nous avons déjà joué avec Benni Hemm Hemm. J?ai vu les deux groupes sur scène et ils sont très bons en live.

Comment expliquez-vous cette excitation autour de la scène islandaise ?
Je pense que les gens ont vraiment été emballé par Björk, Sigur Rós ou Múm et qu?ils sont maintenant curieux de ce que peut venir d?Islande. Je pense aussi que pour certaines personnes l?Islande semble isolée et bizarre et cela les rend curieux.

Vous avez d?autres artistes locaux à nous recommander ?
Múm, Sigur Rós, Björk et quelques-uns un peu moins connu comme Kimono qui vient de sortir un très bon album de rock sur Smekkleysa qui s?appelle « Arctic Death Ship », Hudson Wayne… Singapore Sling sont les desert-rockers islandais, Borko est un projet solo et son premier album a l?air très bien. Skakkamanage regroupe un couple marié et un batteur, ils bossent sur leur premier LP, Mugison est un gars qui fait une electrofolk très chouette. Enfin Mug qui est un groupe d?indierock assez légendaire mais qui n?a sorti, il y a quelques années, qu’un album plutôt difficile à trouver ; ils travaillent actuellement sur leur nouvel album

Qu?attendez-vous exactement de ce concert parisien ?
J?espère que ça sera cool. J?ai entendu dire que l?endroit où nous jouerons est vraiment chouette. Apparat et Benni sont des groupes vraiment sympas alors ça devrait être une bonne soirée.

Et pour l?avenir ?
Finir l’album et tout ce que ça implique.

Encore de belles choses en perspective ?

Chroniqueur
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