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Interview de Sioen

Alors que la Belgique n’a jamais été aussi tendance, Sioen, groupe encore peu connu de par chez nous, vient de sortir   »A Potion", album sombre et lumineux, une des belles découvertes de ce début d’année. C’est à l’occasion d’une journée de promotion marathon que nous avons pu rencontrer Frederik Sioen, qui a répondu à nos questions avec une amabilité et un naturel rares.

‘’A Potion’’ vient juste de sortir en France or il s’agit déjà du troisième album de Sioen. Pourquoi avoir attendu si longtemps?
Frederik Sioen: En fait c’est le premier album qui sort sur un gros label (Universal) et les autres étaient sortis par nos propres moyens, sur notre propre label. Ce n’était pas très facile de tout faire nous mêmes et de distribuer dans d’autres pays. Le précédent (‘’Ease your mind’’) a été distribué en Belgique et aux Pays Bas mais pas en France et c’est bizarre parce qu’on a déjà joué ici avec les Girls in Hawaii ou en première partie d’AaRON.

Vu que la Belgique est ‘à la mode’, des gens comme Girls in Hawaii, Sharko ou Ghinzu ont pas mal de succès ici, vous avez peut-être profité de cet engouement pour les groupes de rock belges.
Sioen: Oui je pense. Aussi chez nous sur le côté flamand en Belgique il y a An Pierlé, Arno bien sûr. Mais vu qu’on débute en France je pense qu’il faut être à son meilleur niveau et c’est peut-être pour ça qu’on vient maintenant. Je suis content de faire mes débuts en France avec cet album. Je suis prêt!

Revenons un peu sur ton début de carrière car justement on ne sait pas grand-chose. Au départ c’était seulement toi?
Sioen: J’ai fait des concerts tout seul pendant deux ans avant de jouer avec un violoniste. Puis pour le premier album j’ai formé un groupe.
D’abord c’était juste moi au piano donc j’ai pas pensé à un autre nom pour le groupe. Frederik Sioen c’est mon nom. Mes amis m’appellent Sioen et pas Frederik. Et c’était pas aussi compliqué que Vanderberghe, ça sonnait bien! Donc Sioen. C’est comme ça que ça a commencé.

Pourquoi avoir choisi de chanter en anglais et pas en néerlandais ou même en français vu que tu maîtrises bien cette langue!
Sioen: (rires) maîtriser c’est une autre histoire!
En fait c’est venu naturellement car toutes mes idoles comme Soulwax, dEUS, Zita Swoon.. chantaient en anglais aussi. On n’a pas un quota comme en France donc je ne me suis pas posé la question et il n’y avait pas de raison de changer cela.
Et si je chantais en néerlandais je ne serai pas ici en ce moment! (rires) Donc pour aller à l’étranger c’est un avantage bien que venant d’un petit pays. Mais je n’ai pas pensé à ça au début.

Tu as composé la musique d’un film je crois. Parle nous de ça….
Sioen:
Le premier album ’’See you naked’’ est sorti en mars-avril 2003 et le single Cruisin passait en radio et a eu pas mal de succès. Le réalisateur du film a entendu ce morceau et a pensé que ce serait bien pour le film. Mais c’était un peu stressant parce que je n’avais jamais fait ça et que le film a eu un grand succès. C’est un des films qui a eu le plus de succès en Flandre. Il a appelé pour demander si je voulais faire la musique du film et j’ai dit ‘’oui bien sûr.’’ Mais ça devait être prêt dans un mois et demi. Donc j’ai dit ‘’d’accord pas de problème, pas de problème.’’ mais j’étais stressé quand j’ai raccroché, parce que composer, enregistrer, mixer… en un mois et demi…
Après ça j’ai encore fait de la musique pour des films, mais pour des courts métrages cette fois. Mais j’ai l’ambition de faire plus de musique de film, j’aime bien ça.

Donc si jamais un réalisateur de film lit cette interview tu es ouvert aux propositions…
Une sollicitation oui (rires)

Bon on fera passer les messages!
Super!

Tiens, en parlant de Cruisin, en l’entendant pour la première fois, j’ai été surprise car j’étais persuadée de l’avoir déjà entendue. Est-ce très inspiré d’un classique?
Sioen:
En fait j’utilise les accords d’un jazz standard de Miles Davis mais c’est pas vraiment pareil.

‘’A Potion’’ le dernier album en date est très contrasté, entre le morceau d’ouverture seul au piano en passant par des moments plus rock, était-ce voulu ou est-ce venu par hasard?
Sioen:
C’était voulu. C’est quelque chose que moi-même je trouve très intéressant dans la musique, avoir des variations. J’ai des influences très diverses dans le jazz, funk, rock… donc c’est un peu en moi. J’y pense pas forcément mais c’est comme ça que ça vient. Mais j’aime aussi quand il y a une certaine homogénéité et je pense qu’on a bien réussi cela sur ‘’A Potion’’. 

Sioen c’est pas seulement toi mais tu as des musiciens autour de toi. Jouent-ils un rôle dans l’élaboration des morceaux?
Sioen:
Bien sûr! Sioen c’est pas seulement moi parce que c’est mon nom de famille mais si tu changes un musicien, les morceaux seront différents. Tu peux comparer à Nick Cave and the bad Seeds, il écrit les morceaux, les paroles… mais si tu prends d’autres musiciens que les Bad Seeds ce sera différent. Pour les arrangements je travaille de manière très intensive avec mon groupe. Et on jam et c’est comme ça que les morceaux prennent forme.

D’où te vient l’inspiration pour les paroles?
Sioen:
Il s’agit toujours de trucs qui se passent autour de moi, dans ma famille, chez mes amis ou en moi-même. Des choses politiques qui sont dans mon univers, mon environnement. Quand tu es heureux ça donne des chansons heureuses, quand tu es malheureux ça donne des chansons tristes.
Pour cet album c’est aussi une tranche de temps: 2006 à Gand.

Pourquoi avoir donné ce titre à l’album? ‘’A Potion’’ ça a quelque chose de mystérieux.
Sioen: D’abord c’était un morceau de l’album. Et pour moi c’est un lien entre les sentiments sur l’album. Une potion ça peut être mauvais comme un poison ou comme une potion d’amour. Et on trouve ces deux sentiments sur l’album et les deux sont liés par ‘a potion’.

Parle nous du premier single de l’album: I need a drug.
Sioen: Le premier single en France s’appelle I need a drug et en fait il y a une histoire autour de cette chanson. Quand in a joué en Malaisie, ils ne voulaient pas qu’on chante I need a drug donc on l’a transformé en I need a hug parce qu’on ne peut pas parler de drogue en Malaisie c’est un sujet qui offense.

Es-tu satisfait de l’accueil que reçoit l’album en France?
Sioen: On passe à la radio et on a eu de bonnes critiques donc oui. Ça prend du temps certes, mais à chaque fois qu’on vient ici c’est sur un niveau supérieur. Donc c’est bien!

Pour la sortie du deuxième album ’’Ease your mind’’ il y avait eu des projections organisées dans des grandes salles et pour la sortie de ‘’A Potion’’ en France, vous avez fait une soirée à l’opéra Bastille. La folie des grandeurs?
Sioen: On a pas envie de faire comme tout le monde: enregistrer, distribuer, faire un single et faire des concerts. Donc on cherche des idées créatives. On a déjà jouer sur un train et tous les fans pouvaient monter à bord et repartir, on a aussi joué sur un bateau. On aime faire des choses spéciales.

Et pour votre concert prochain au Café de la Danse, il va aussi y avoir quelque chose de spécial?
(rires) Pas à chaque fois! Je ne sais pas.. encore.

Bon, on aura la surprise, faudra venir alors!

Crédit photos: Alex Salinas:

Kim
Chroniqueur
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