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Interview de Spoon

Interview de Spoon

C’est quoi l’Indie Rock déjà ?

Vous venez nous présenter votre neuvième album, comment votre manière de composer et de produire a-t-elle évolué au fil du temps ?

Britt: Évidemment nous avons évolué, nous avons travaillé dans différents types de studios avec différentes manières de produire. Pour notre premier album on a tout simplement joué en live nos morceaux dans un « studio » qu’on ne peut même pas appeler « garage » je pense !

Jim: Tu te souviens de la dispositions des enceintes dans ce studio ? (rires)

Britt: C’était un studio où les enceintes étaient juste en dessous du plafond.

Jim: Mais elles n’étaient pas orientées vers le bas, donc il fallait se lever et tendre l’oreille pour entendre quelque chose, c’était très étrange !

 

Et par la suite quelle a été l’évolution ?

Britt: À partir de 2000 on a commencé à avoir un peu plus de matériel et ça n’a cessé de s’améliorer, et maintenant on travaille dans de supers studios !

 

Avez-vous l’impression qu’il était plus facile de monter un groupe « d’indie rock » à l’époque où vous avez créé Spoon qu’aujourd’hui ?

Britt: J’en sais rien ! C’est quoi l’Indie Rock déjà ? Aujourd’hui j’ai l’impression que tous les groupes qui ont un guitariste mais qui ne sont pas Maroon 5 font de l’Indie Rock… Tous sauf Jack White, qui n’a jamais été dans la catégorie Indie Rock je crois, il a bien de la chance !

 

Posons la question autrement, si Spoon était créé aujourd’hui est-ce que ça serait plus facile pour vous que ça ne l’a été ? 

Jim: Je pense que ça serait quand même plus facile, aujourd’hui n’importe qui peut commencer quelque chose avec Garage Band. Aujourd’hui il n’y a plus vraiment besoin d’un super studio pour faire un bon album.

 

Mais d’un autre coté, il y a beaucoup plus de concurrence…

Jim: Oui c’est vrai qu’il est plus dur de se distinguer…

 

Pour vous, le succès n’a pas été immédiat, où avez-vous trouvé la force de continuer ? Vous n’avez jamais eu envie d’arrêter ?

Britt: Il y a eu une période où je n’étais pas sûr que nous allions faire un nouvel album, mais à ce moment là on avait toujours quelques concerts de programmés à l’échelle locale, et j’avais aussi quelques morceaux en réserve et donc parfois on jouait des nouveaux morceaux dans ces petits concerts… On ne savait pas si le groupe allait durer ou non mais on continuait à jouer, et finalement on a enregistré ces morceaux. Donc je pense que ce sont nos petits concerts à Austin qui nous ont permis de continuer.

 

Vous êtes très connus aux États-Unis mais assez peu en Europe et en France, comment expliquez-vous cela ?

Jim: Je sais pas, t’as pas une idée toi ?

Britt: On a essayé de trouver la raison est c’est pas facile… Mais je pense que ça va changer un petit peu, on enregistre une émission de télé demain ici à Paris, et ensuite on va faire la même chose à Amsterdam. On avait jamais fait ça en Europe avant, donc, à mon avis, ça joue beaucoup.

 

Je vous ai découvert avec votre dernier album et des morceaux comme Inside Out ou Do You, par où devrait commencer quelqu’un qui ne vous connait pas encore ? 

Britt: Je pense qu’ils devraient commencer par écouter le nouveau, et ensuite revenir en arrière. Le dernier est très bon ! Après ils pourraient aussi essayer « Kill The Moonlight », ou alors « Girls Can Tell », c’est les albums qui sont sortis au moment où on commençait à bien s’en sortir.

 

Vous avez l’impression que le rock a perdu de son influence ? 

Britt: Je pense que c’est pas très important que la musique soit faite avec des guitares ou des ordinateurs, le plus important c’est que la musique ait une âme, qu’elle transmette de l’émotion. Je pense que personne n’a jamais évité d’écouter un album juste parce que c’était du rock !

 

Vous avez eu, à un moment de votre carrière, quelques soucis avec une Major, que diriez-vous à un artiste à qui on propose de signer sur une Major justement ?

Britt: Évidemment je ne peux pas lui dire « ne le fais pas », ça dépend du contexte, de leur public. Il y a de mauvaises expériences dans les Majors comme il peut y avoir de mauvaises expériences avec un label indépendant. Nous ne sommes pas contre les Majors. Je sais pas si ma réponse était très intéressante, t’en as une meilleure Jim ?

Jim: Il y a un groupe qui a eu une proposition par une Major et qui m’a demandé mon avis. C’est un sujet sensible parce que pour n’importe quel groupe, recevoir une offre comme ça, c’est pas rien ! À mon avis il faut y aller doucement, il faut poser plein de questions et bien se renseigner.

 

Dans une interview, vous avez dit: « je voulais être un musicien, pas une rockstar » Quand avez-vous réalisé que vous alliez peut-être devoir être les deux en même temps ?

Britt: C’est une citation intéressante mais elle est un peu trompeuse. J’ai eu la chance de pouvoir jouer devant des milliers de personnes, et c’est un sentiment très satisfaisant. Mais je pense qu’à un moment j’ai réalisé que mes artistes préférés étaient des musiciens avant d’être des Rockstars. Ils ont commencé par jouer de la musique et ensuite ils sont devenus des stars. Prince, par exemple, ou Bruce Springsteen, sont des musiciens incroyables avant tout.

 

Et à un moment vous vous êtes dit que vous aviez peut être la possibilité d’être un peu plus qu’un musicien ?

Britt: Je pense que c’était au moment où des Majors ont commencé à vouloir nous signer. Et c’est la première fois que je me suis dit: « Oh putain, est-ce que je veux vraiment entrer dans ce monde ? » Je pense qu’on peut comparer ça à une relation amoureuse : au moment du rendez-vous, tu te demandes si tu veux vraiment y aller ou pas !

 

Votre dernier album est assez électronique, vous aviez déjà tenté quelques touches par-ci par-là mais aujourd’hui cela prend beaucoup plus de place. Vous êtes donc plus attirés par la musique électronique aujourd’hui que vous ne l’étiez à l’époque de vos premiers albums ?

Britt: J’aimais les bons trucs de cette époque et j’aime les bons trucs d’aujourd’hui. J’aime certaines choses d’Aphex Twin, et j’aime certaines choses des Daft Punk. J’ai toujours leur premier album d’ailleurs. Donc j’ai aimé cette nouvelle vague, mais c’était un univers qui m’était étranger et je n’avais pas la prétention d’essayer d’y entrer. Moi je pensais plus à ce qu’on pouvait faire dans un garage. Et évidemment je n’ai jamais eu les compétences techniques des Daft Punk ou d’Aphex Twin. Mais j’aime ça, et aujourd’hui j’aime toujours la musique électronique tant qu’il y a quelque chose derrière, de l’émotion. Après, c’est vrai que c’est plus présent dans notre musique aujourd’hui. C’est aussi dû à notre claviériste, Alex, qui nous a rejoints avant notre album précédent, il est bien meilleur que je ne l’étais, donc on a plus de capacités maintenant.

 

Chroniqueur
  • Date de l'interview 1 970 vues 2017-03-01
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