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Interview de Jabberwocky

Interview de Jabberwocky

Vous pouvez vous présenter ? 

Camille : Salut, moi c’est Camille je fais le synthé, le piano.

Manu : Moi je suis Manu, je suis le guitariste/bassiste de Jabberwocky.

Simon : Moi c’est Simon je suis aux machines.

 

Dans la production des morceaux vous restez aux mêmes postes ou vous changez  ?

Simon : En fait on fait tout à 3. On fait surtout de la MAO donc avec pas mal de Plug mais on enregistre des fois de la basse ou des synthés à coté, mais sinon on fait tout à 3. Ca peut partir de n’importe quoi : des paroles, un sample ou une suite d’accords au piano et ensuite on essaye de construire la suite. Chacun donne son idée et on bricole comme ça.

 

Donc, c’était un peu ma question, je voulais savoir comment vous bossiez.

Simon : Oui voilà on se voit tous les jours et puis quand on a plus rien a se raconter on se donne des idées pour faire de la musique (Rires).

Manu : Et puis on met ça sur ordinateur et à partir de cette idée là on brode autour. En gros c’est ça.

Camille : On boit des cafés et puis voilà …

 

Ce soir je suppose que vous allez jouer des sons de l’album qui arrive. Il va ressembler à quoi cet album ? Vous pouvez nous décrire ce que vous avez voulu faire ? 

Manu : Il y a beaucoup de choses différentes dedans mais je pense qu’on garde l’identité Jabberwocky dans la composition et dans les sonorités. Après c’est un peu plus électro.

Simon : Par rapport à l’EP qui était beaucoup plus pop.

Manu : Il y a toujours de la voix.

Simon : Mais sinon c’est vrai que ça ouvre sur un nouveau truc. Depuis longtemps on voulait le faire, c’était l’occasion. Plutôt que de refaire un EP on s’est dit qu’on allait le faire sur l’album. Du coup y a beaucoup de choses où les ambiances n’ont rien à voir mais au final y a toujours ce truc cohérent qui rappelle Jabberwocky, comme disait manu.

 

Donc apparemment y aura des sons qui changent de ceux que vous avez fait pour l’instant. Vous avez eu la volonté de changer, comment s’est passé ce virage ?

Camille : C’est une évolution, plutôt. Y a des périodes où on était en tournée où on cherchait un peu le style qu’on voulait donner.

Manu : Et la tournée, ça influence pas mal. On a fait  pas mal de concerts et écouté de nouveaux trucs.

Camille : Du coup y a eu plein de directions qu’on a voulu emprunter et on a essayé de faire un  mélange pour les amener dans notre style.

 

Et vous allez chanter un jour ? 

Simon : On a 8 featurings différents sur l’album.

 

Vous avez jamais essayé de poser vos voix dessus ?

Simon : Manu chante un peu. Il y a un morceau qu’on joue en live où Manu chante. Mais après, notre délire avec les voix, c’est plutôt que quand on fait un truc on se dit « on verrait bien une voix comme ça »  et ça tombe rarement sur Manu… (Rires)

Camille : On a beaucoup de voix de filles.

 

C’était dur de vous y remettre après le gros succès« Photomaton », ou pas ? 

Manu : ben non justement on avait envie de montrer ce qu’on était capables de faire dans un autre style que « Photomaton », du coup sur l’album on a essayé de montrer toutes nos facettes.

Simon : « Photomaton » c’est le truc auquel tu identifies le groupe mais on est pas tombé dans le piège de faire des «  Photomaton bis ». C’est pour ça qu’on s’est permis de  faire des trucs différents pour créer une identité vraiment globale. Il y a des mecs en techno avec lesquels tu sais ce que tu vas écouter, comment ça va être. Là, l’idée, c’est un peu de te dire quand tu nous écoutes, tu sais pas trop à quoi t’attendre.

Manu : Et on voulait créer la surprise aussi sur certains morceaux.

 

Pourquoi vous avez fait le choix de mettre « Photomaton » dans une pub ? C’est un peu risqué, souvent justement on oublie un peu le groupe et on garde la musique. Donc vous avez fait ce choix et vous êtes toujours là !

Simon  : Ben à la base on était étudiants et on a fait ce morceau. Ça a commencé à marcher, il y avait vachement d‘engouement autour et on s’est dit  « on va faire un groupe, on va faire d’autre sons ». On savait pas encore si on allait tourner, monter un live, du coup on s’est dit « quitte à tenter le truc, on va donner au morceau le plus d’exposition possible et c’est cool si les gens aiment bien et si on peut toucher un maximum de personnes ». On l’a pris comme ça et ça a forcément servi, c’est vraiment un coup de pub.

Manu : C’est ce qui a fait que « Photomaton » est entré sur les grosses radio derrière.

Camille : Après on a vraiment fait attention à ce qu’ils faisaient de la musique, on l’a fait pour que le son soit mis en valeur.

Simon : Et puis on l’a fait à un moment où on arrivait de nulle part et où il n’y avait pas vraiment d’identité du groupe.

Manu : C’était tout bénef.

Simon : C’était ça l’idée et la pub était pas dégueu.

 

Vous avez réussi à vous sortir du « c’est le groupe de la pub ». 

Simon : Evidemment c’est la difficulté. Nous on avance, on fait notre truc et après y a des trucs sur lesquels tu pourras pas agir. Y a des gens qui sont pas forcément consommateurs de musique et qui resteront à « c’est la musique de la pub » qu’ils trouvent cool, et pour les autres on voit après.

 

Le fait de sortir un EP avant votre album, c’était un peu comme un coup d’essai ?

Simon : Ben à la base on voulait juste faire juste un EP de remixes de Pola. On voulait voir comment des artistes qu’on aime allaient revoir notre musique. Pour nous c’est important, on se demandait ce qu’on allait faire sur l’album et ça nous a permis de voir ce qu’on pouvait faire, comment d’autres dont t’aimes la musique auraient fait. Du coup ça te permet de voir vers quoi tu peux te permettre d’aller. Et puis après on a mis 2 autres morceaux inédits et ça fait un EP. Au final, par rapport à l’album, il y a beaucoup de trucs qui changent, donc on s’est pas vraiment grillés en faisant un EP juste avant l’album.

Camile : Et de toute façon les morceaux de l’album, on les a tous fait après avoir rendu les morceaux de l’EP. Donc on avait pas de quoi sortir un album à ce moment là et il manquait aussi cette phase pour savoir ce qu’on voulait faire pour l’album.

 

Votre album sort sur « Pain Surprises », comment s’est passé la rencontre, vous êtes leur première signature ? 

Simon : Ouais ça s’est créé en même temps que nous.

Camille: Quand on a sorti « Photomaton » on l’a envoyé à plein de blogs avec le lien de la vidéo Youtube pour demander des retours. On en a envoyé un a Painsurprises (mais en fait c’était pas un blog), ils nous on dit qu’ils allaient créer leur label et on a commencé à discuter. On a vu qu’ils faisaient de l’évènementiel à l’origine, qu’ils étaient jeunes, super motivés qu’ils faisaient de la vidéo, donc on s’est dit qu’on pouvait lancer le truc en semble.

 

C’est un pari de se lancer dans un truc nouveau. Ca fait un double pari avec la pub. 

Manu: Ouais mais à l’époque on savait pas l’ampleur que ça allait prendre. Eux non plus, on s’est dit qu’on allait faire un truc ensemble et finalement c’est allé plus loin que ce qu’on pensait à la base.

 

Vous avez quand même fait le choix de prendre un truc indé qui venait de commencer… 

Manu : Ouais mais on pouvait pas avoir de major de toute façon ! (rires)

 

Sinon, je trouve que tout le design du groupe est vraiment réussi, que ce soit la pochette ou la typo de votre nom. Du coup, qui fait ça ?

Simon : C’est Ugo Bienvenu et Kevin Manach (Miyu Productions). Ils ont réalisé le prochain clip qu’on sort.

 

Pour la pochette j’avais une question, il y a une histoire ? On a essayé de comprendre l’histoire de la pochette. Vous pouvez nous dire ce qui se passe ? 0060254710989_600-2

 

Simon: C’est censé être nous trois. (rires) Quand tu regardes les coupes de cheveux tu peux trouver qui est qui. L’idée, c’était d’avoir une situation absurde, quelque chose en suspens. Tu vois pas la chute.

 

J’ai vu une image plus sombre derrière, ils sont plus la, la fenêtre est cassée. On s’est demandé ce qui s’était passé.

Simon : Il y a pas vraiment de lien entre les deux images.

Camille : C’est fait justement pour faire réfléchir (Rires).

Simon : Mais y a cette idée de la fille qui vole un peu et les trois mecs sont focalisés là-dessus. Alors que eux sont dans la flotte et qu’ils réagissent pas.

Camille : C’était une réponse à la pochette de Pola où c’était eux qui volaient et la fille devant la fenêtre qui les voyait.

Simon: La fenêtre cassée, c’est parce qu’on aime bien l’image, voilà ! (Rires)

 

On peut faire une petite playlist ? Un son que vous mettez à fond dans la bagnole ? 

Simon: Ouais on en a ! (Rires) Tu veux un truc comment, les grosses conneries qu’on écoute ou les trucs qu’on écoute vraiment ? Y a pas longtemps on a mis ça à fond : The Posterz – All I know.

 

Le son que vous préférez jouer en live ? 

Simon: C’est Fog je pense, c’est un son de l’album.

 

Un son que vous écoutez en secret parce que c’est un peu honteux ? 

Simon : Ben non puisqu’on aime mais après il y a des trucs qu’on aime mettre pour se faire du mal, on fait exprès de mettre des conneries.

Manu : Moi j’ai des petits délires trans…

Simon: Ouais mets ton truc de trans là !

Manu: Ça s’appelle Anjuna Beach, et le groupe c’est X-Noize ! (Rires)

 

Un son que vous voulez nous faire découvrir ? 

Simon : 7ik c’est des potes à nous qui avaient fait un remix de Pola mais en exclu sur Deezer. Il est pas sur l’EP parce qu’ils l’avaient fait sur la fin et qu’on avait déjà sélectionné les sons. Y a un son avec une basse cool « You know it’s all a lie ». Ils sont 3 et ils vont monter un live là.

 

Apparemment vous êtes influencés par pas mal de trucs différents. Est-ce que vous pouvez me citer un maître absolu, ou une grosse influence ? Peut être un chacun du coup ?  

Simon : Ouais peut-être un chacun comme ça on verra, ça n’a rien à voir, comme ça on restera cohérent.

Manu: Moi j’ai toujours du mal à trouver…

Simon: Moi j’aime bien Flume quand même !

Manu: Ouais c’est vrai qu’en ce moment j’avoue que Flume…

Simon: Non mais toi tu t’en trouves un ! (Rires) Bah dis ACDC toi !

Manu: Ouais ACDC c’était y a longtemps ! (Rires) Moi y en a plein !

Camille: Y a The Shoes aussi, j’aime leurs remixes, j’aime leur album etc…

Manu: Bon allez mets Laurent Garnier ! (Rires) Ou Thomas Azier, c’est une bonne idée ça ! C’est un artiste qui nous avait mis une grosse claque en live.

 

Vos projets après l’album, vous préparez quoi ? 

Simon : On va pas mal développer le nouveau live, ça va beaucoup évoluer ces 6 prochains mois. Puis y a la sortie de l’album.

Camille : On verra ensuite comment va marcher l’album.

Simon: Pour l’instant on a rien en tête pour la suite, on verra ! L’album sort un peu tard donc on va surtout tourner en automne et puis ça nous fait pas de mal d’avoir un peu de temps pour travailler et pas se dire « on a trois jours pour travailler après on repart etc…. ». Et puis ça fait du bien de prendre des vacances aussi.

 

On arrive à la fin, donc s’il y a une question que j’ai pas posé, que personne vous pose et que vous aimeriez que je vous pose allez-y ! 

Simon : Là c’est dommage parce que je voulais que tu demande à Camille depuis combien de temps il était pas allé chez le coiffeur mais il y est allé y a pas longtemps, donc ça marche plus (Rires). Mais sinon, je sais pas trop… Déjà c’est cool tu nous as pas demandé pour la médecine et tout !

 

La question qu’il faut arrêter de poser sinon ? 

Simon : «  Alors, est-ce que c’est dur de concilier médecine et musique ? »: « Oui, mais nous avons des accords avec la fac. »

Camille : «  Alors la musique ça aide pour choper les filles ? » (Rires).

 

 

Interview réalisée à Lyon, avril 2015.

Merci à William pour son aide !

 

Leur album sera bientôt disponible et on vous en parlera évidemment ici même !

 

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